dimanche, juin 24, 2018

Mission accomplie

Avoir vécu à Sherbrooke durant toutes ces années comporte ses avantages, à part le fait que j'y ai rencontré des gens formidables. J'y suis devenue experte ès déménagement parce que disons que j'ai souvent eu la bougeotte lors de mon séjour dans cette ville. C'était en partie de ma faute, en partie un effet collatéral d'une vie estudiantine rythmée au pas d'un système coopératif qui faisait en sorte que les logements se remplissaient et se vidaient aux quatre mois.

Donc, quand vient le temps de m'emboîter, je suis plutôt efficace. La plupart du temps. J'ai pogné un nœud aujourd'hui, contre : je me suis heurtée aux pots de plastiques d'une armoire tellement bien remplie de pièces éparses que ça m'a pris une heure et demie en faire le tri. Sans exagération. Ce n'était pas du tout prévu dans mon plan de match, ni le fait qu'ancien colocataire partirait avec mon feutre noir (qu'il croyait sans doute être sien) ce qui fait que je me suis retrouvée avec rien pour identifier mes bien. Trouver un endroit ouvert où ce genre de chose se vend un 24 juin au Québec est, mettons, plutôt impossible. J'ai fini par en obtenir un du dépanneur du coin, parce que les proprios sympathiques ont décidé de me faire une fleur.

Bref, après ces deux incidents j'ai fini par commencer à faire quelque chose sur le sens du monde. J'ai rempli une quarantaine de boîtes de livres cd et dvd au total et quelques sacs de vidanges de textile. Je me suis aussi échinée à essayer de nettoyer une bibliothèque que je me dois de déclarer perte presque totale. Oh, elle tient toujours, mais j'ai fumé à ses côtés durant les 20 dernières années alors, elle est dans un état, pour dire le moins, lamentable.

J'ai aussi dû m'arrêter quand les nouveaux locataires ont commencé à prendre place dans l'appartement parce que les gros morceaux qui étaient ailleurs que dans ma chambre ne pouvaient pas tout à fait se bouger tout seuls. Autre preuve que j'ai manqué ma coche en cette journée personnel du festival des boîtes empilées. Évidemment, je me sentais cheap d'être encore là quand ils sont arrivés, pourtant je sais que je ne devrais pas parce que j'ai payé le loyer jusqu'au 30 et qu'il me reste encore 6 jours avant l'échéance tandis qu'eux n'y ont pas mis un sou. Mais ceci est un autre débat.

Finalement, j'ai terminé mon labeur 8 heures après l'avoir débuté. J'étais épuisée et courbaturée. Je me suis aperçue que le soleil était pratiquement couché et que je n'avais rien mangé depuis 9h30 ce matin. J'ai aussitôt attrapé un tournis tout en ne me sentant pas le courage de faire un détour par un fast food et en ayant aucune espèce d'envie de manger gras.

Néanmoins, je peux dire « mission accomplie ». Mes déménageurs n'auront pas de mauvaises surprises samedi, ni dans la lourdeur des boîtes ni dans leur dimension.

Si vous saviez à quel point j'ai hâte d'être enfin arrivée à destination...


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