jeudi, août 09, 2018

Après la canicule

C'est bien connu, j'aime la chaleur. Enfin, j'aime l'été, parce que j'aime me baigner. Durant plusieurs années, j'ai largement fréquenté les piscines publiques de la métropole histoire de ne pas bouillir dans mon propre sang par les journées de canicule. Mais depuis trois ans, je profite largement du Club, petit havre de campagne en pleine cité, ce qui me permet de prendre mon souffle, même si j'y suis particulièrement attaquée par les moustiques de tout acabit. Entre quelques morsures et de trop longues journées à avoir tellement chaud que même respirer est ardu, je choisi les morsures.

Si je suis très heureuse d'avoir déménagé cette année, un élément de l'ancien appartement me manque : il y faisait généralement frais. En réalité, la température ne devenait insupportable qu'au bout de cinq jours consécutifs de canicule, pas avant. C'est vraiment le seul désavantage de mon nouveau nid : il y fait chaud depuis que j'ai emménagé. Dommage collatéral de la vie en immeuble, les courants d'air sont quasi inexistants. Ce qui explique sans doute pourquoi je vis pratiquement sur les quelques centimètres de mon balcon. C'est bien la seule « pièce » de mon logis dans laquelle je peux espérer vivre un courant d'air.

Et, soyons honnête, cet été, nous sommes gâtés en termes de chaleurs accablantes. À un point tel que la plupart des habitants de l'immeuble se sont munis de systèmes de climatisation. Par conséquent, ils sont très peu présents dans mon entourage, ce qui me laisse le loisir de profiter bien agréablement de pratiquement tout l'espace extérieur. Les seuls bruits que je perçois, sont ceux des climatiseurs. Et c'est un genre de ronron qui peut presque passer pour du silence une fois qu'on s'y est habitué.

Cependant, il est tout de même arrivé, depuis le début de l'été, que Dame Nature fasse une petite trêve dans les degrés et l'humidité ambiante. Pas longtemps, mais juste assez pour que mes oreilles toujours curieuses prennent connaissance des personnes qui habitent autour de chez-moi. Pas tant que j'aie cherché à espionner, mais une fois les fenêtres ouvertes, si je suis toujours, ou presque, toute seule sur mon balcon, forcément, je capte des bribes de vie. C'est ainsi que j'ai compris que la jeune voisine (je la crois au début de l'adolescence)¨avec qui je partage le balcon ne vit pas avec sa maman, mais bien avec une tante. Le cri du cœur qui l'a emportée lorsqu'elle a réussit à obtenir une communication internet avec son pays d'origine en faisant foi. « Maman » est un mot qui se ressemble dans beaucoup de langue, c'est aussi une chose que j'ai pu mesurer.

J'ai aussi été témoin, sans le vouloir, d'un moment d'intimités des corps qui s'entrechoquent, doucement et tendrement. J'aurais préféré ne pas en avoir conscience, par pudeur, mais en même temps, c'est aussi ça la vie. Et avec de jeunes enfants, dans un logis de la même dimension que le mien, je présume que la chambre à coucher n'est pas nécessairement l'endroit le plus approprié pour les parents de se rapprocher. Avoir des oreilles voyeuses comporte sont lot d'indiscrétions.

Mais surtout, j'ai pu mesurer la diversité des personnages qui m'entourent en humant les parfums des cuisines qui se sont échappées des fenêtres. Des odeurs que je ne reconnais pas mais qui mettent l'eau à la bouche à condition que ces appels olfactifs n'aient pas lieux tous en même temps.

Seulement, cette année, mon exploration reste bien sommaire, parce que de canicule en canicule, je n'ai eu que très peu d'occasion d'espionnage.

Il me tarde d'en avoir un peu plus, histoire de bien savoir dans quel environnement je me suis installée.

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