dimanche, août 19, 2018

Assassine

Disons que je vis dans un spacieux 3 ½ que je prends pour un 4 ½ puisque j'utilise largement la mince extension extérieure qu'est mon balcon. Je le vis réellement comme une pièce supplémentaire. Et c'est pas mal la pièce que j'utilise le plus. Par voie de conséquence, ma porte est pratiquement toujours ouverte. Je me plains souvent de me faire bouffer par les moustiques continuellement. Disons qu'en laissant la porte grande ouverte tout le temps, je ne m'aide pas vraiment. Enfin bref, ce sont des désagréments mineurs à tout le bonheur que je trouve à fréquenter ainsi mon extension.

Toutefois, hier en rentrant du travail, j'ai eu une drôle de surprise. Dans la fenêtre de ma pièce principale. J'ai deux beaux panneaux de rideaux blancs agrémentés de belle grosses fleurs rouges et oranger. Ça habille la fenêtre et ça donne du pep à la pièce. Dessous, il y a trois panneaux de plein jour ce qui me permet une certaine intimité à l'intérieur, mais surtout ça empêche les rayons du soleil de trop réchauffer un appartement dans lequel les courants d'air sont absents. Et avec l'été qu'on vient de connaître, ces pleins jours valent leur pesant d'or.

Sauf qu'à mon retour hier, j'ai découvert une colonie de mouches prises entre les fenêtres et les pans du plein jour. Il devait y en avoir une trentaine sans exagération. J'ai bien essayé de les chasser, mais c'est nono une mouche, j'avais beau avoir ouvert toutes les fenêtre en plus de la porte, elles se ruaient collectivement vers les résidus de bouts de fenêtre plutôt que de prendre la poudre d'escampette par les ouvertures que j'avais créées. J'ai donc entrepris des les chasser à mains nues. Résultat : je suis désormais une tueuse de mouche en série. Les pauvres étaient épuisées. Parce que dans une fenêtre, il n'y a pas beaucoup de nourriture pour une mouche. Alors, elles ne sont plus du tout alertes et vaillantes. C'est une sensation des plus désagréables de sentir une mouche dans ses mains. En tout cas, moi je ne prise pas trop.

J'ai donc abandonné ma pseudo tentative de sauvetage. De toute manière, je n'avais qu'un succès mitigé. Et puis, si des mouches qui me volent au dessus de la tête quand je dors ça m'horripile, lorsqu'elles sont coincées entre une fenêtre et un plein jour, elles ne me dérangent pas beaucoup. Mais à mon réveil, j'ai découvert un charnier. Il y avait à peu près vingt mouches mortes sur le bord de la fenêtre ou sur le plancher. Quelques unes ne l'étaient pas vraiment, ce qui était assez troublant, je dois le dire.

J'ai ramassé le charnier, fait disparaître tous les corps morts dans le fond de ma poubelles, un peu découragée. J'envisage de me munir d'un de ces trucs collants qui ornent (ornaient?) les chalets québécois envahis par les mouches, pour l'été prochain. Parce qu'il semblerait que je me sois installée juste assez à la campagne pour que j'aie à réfléchir à a cohabitation avec les moustiques de toutes sortes.

Je ne me rappelais pas à quel point Ahuntsic était un espace champêtre. Je croyais que mon idée de la banlieue en ville était un souvenir romantico tordu de mon enfance.

Faut croire que je me trompais.

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