Figue ou raisin?
Je n'avais jamais été
en République Dominicaine. Je ne regrette pas ce voyage, même si ce
ne fut pas mon favori pour plusieurs raisons, la première c'est que
n'en connaissant pas grand chose, j'ai peut-être mal choisi
l'endroit où j'allais. Il m'est apparu assez évident, peu après
mon arrivée sur place que c'était un endroit où beaucoup d'hommes
blancs allaient retrouver des Dominicaines entretenues. Je ne suis
pas à l'aise avec ce genre de commerce ni ici ni là-bas. Ceci a
fait en sorte que j'ai eu beaucoup plus de difficulté à nouer des
relations intéressantes avec les autres voyageurs. Mais j'ai bien
compris pourquoi les prix étaient si alléchants pour une personne
seule.
Ensuite, hors saison
comme cela, le site était passablement vide. Alors il accueille,
durant les fins de semaines, des Dominicains en pause. Si je trouve
l'idée géniale, l'application elle a été plus ardue. Parce que
c'est un peu comme si deux faunes totalement distinctes étaient
plongées dans la même arène avec des règles complètement
différentes. Les Dominicains prennent une chambre en famille, ils
sont souvent plus nombreux que les places disponibles dans un
chambre. Cet état de fait ne me pose aucun problème, sauf quand
autour de ma chambre, il y a un groupe qui s'installe et qui fait la
fiesta toute la nuit. Ainsi, j'ai été réveillée à 2h00 du matin
par des fêtards qui se criaient d'une chambre à l'autre, sans aucun
respect pour le reste de occupants. Ils cassaient de la vaisselle,
riaient et se lançaient des insultes pendant que les enfants de
leurs chambres réveillés aussi en sursaut hurlaient à mort devant
ce vacarme.
Je présume aussi que
beaucoup d'entre eux ne sont pas précisément riches. Aussi, ils se
jettent sur la nourriture comme si c'était leur seule occasion de
manger pour les mois à venir. C'est peut-être le cas, je n'en sais
rien. Toujours est-il qu'ils se précipitent collectivement sur le
buffet à son ouverture et que munies de tupper ware et de zipplocs,
les femmes vident des assiettes complètes dans ces contenants
empêchant tous les autres de goûter à quoi que ce soit. J'ai ainsi
vu disparaître un plat complet de salade de pomme de terre et toute
une table d'assortiments de fromages et de viandes froides. J'ai dû
attendre une heure complète avant de pouvoir me sustenter, et je ne
suis pas la seule dans ce cas.
Mais le pire, c'est
qu'ils jettent tout autour d'eux. Au premier matin de leur séjour,
je suis descendue à la plage et je me suis retrouvée devant une
gigantesque poubelle à ciel ouvert. Des tonnes de verres en
plastiques partout, partout, partout, comme si le tout allait se
ramasser tout seul. Eux n'ont visiblement pas conscience que tous ces
petits contenants menacent la santé globale de la terre. Vous me
direz que mon voyage en avion aussi et vous auriez raison, m'enfin ce
matin-là, je voyais des dizaines de verres menacer de se faire
repêcher par la marée montante, alors j'ai pris un gros sac de
vidange au bar le plus proche et j'ai commencé à ramasser jusqu'à
ce que les employés de la plage arrivent et viennent prendre mon
relais.
Par conséquent je
reviens de vacances mi-figue mi-raisin, heureuse d'en avoir appris un
peu sur une culture que je ne connais pas, mais pas tout à fait
convaincue d'avoir vécu une expérience confortable.
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