dimanche, septembre 23, 2018

Mes degrés de popularité

Ça fait longtemps que je prétends que si j'avais à me trouver un amoureux, il faudrait que je pige dans bassin de petits garçons âgés entre six mois et cinq ans. Je ne sais pas ce que mon visage a de séduisant pour cette tranche d'âge, mais j'y mesure quasi quotidiennement mon degré de popularité. J'y vois deux problèmes majeurs, le premier c'est que que j'ai la fibre pédophile à zéro moins mille et le second c'est que ça ne fonctionne à peu près juste avec les enfants que je ne connais pas.

Prenez Zazou par exemple, il est pratiquement imperméable à mes efforts de rapprochement. C'est lui qui décide s'il me parle où si nous faisons une activité ensemble. Et règle générale, surtout depuis qu'il a atteint l'âge vénérable de deux ans et demi, il s'occupe beaucoup à m'interdire toutes sortes de choses comme d'aller courir dans le court de tennis du Club, de me baigner quand la canicule rugit, ou de jouer aux petites voitures. D'ailleurs depuis un petit moment, je me dis que je devrais attendre qu'il vienne me voir plutôt que de lui dire bonjour quand on se voit, histoire de voir si ça pourrait un peu changer nos rapport.

Ceci étant dit, j'ai un succès bœuf avec les enfançons que je ne connais pas, en général. Je le vois souvent au travail. Ils me regardent de leurs grands yeux et semblent complètement fascinés par tout ce que je dis en tétant diligemment leur suce. Ou encore, ils viennent me montrer fièrement leur prochain achat, évidemment payé par leur parent. La grande aventure de Monsieur Caca est un des titres qui me sont le plus souvent agités sous le nez, comme si en ayant ce livre en particulier, les enfants étaient décidément plus à la page que moi. Je m'exclame toujours aux bons moments et j'approuve avec enthousiasme tous les choix qu'on me présente, même s'il m'arrive régulièrement de ne pas être d'accord avec ces derniers.

Mais ma popularité auprès des petits garçons s'étend aussi dans les transports en commun. À tous les jours, ou presque, je croises des enfants qui me zieute de manière presque gênante. Je leur fait des « tata » et des sourires, parce que bon, je les trouve mignons. Quelquefois, les parents semblent mal à l'aise de nos échanges et je les comprends, enfin je crois, parce que j'imagine que si j'étais mère, je crois que je serais louve et protectrice. Cependant il arrive des situations un tantinet incontrôlables.

Comme tout à l'heure, quand le métro était plein et que la maman de trois enfants visiblement débordée a demandé à ses enfants de s'asseoir par terre histoire de lui permettre à elle de voir un peu le bout. Son enfant mitoyen a sans doute pensé que le plancher ne serait pas tout à fait confortable, alors il est venu s'asseoir sur mes genoux. Sérieusement, j'ai trouvé cela très mignon, mais la maman elle a incontestablement trouvé que c'était la goutte qui faisait déborder son vase.

Elle ne s'est pas choquée mais m'a promis d'expliquer à son garçon que tous les étrangers n'étaient pas nécessairement des personnes gentilles.

Moi, je n'avais rien demandé et j'ai pris le câlin avec autant de plaisir que de surprise.

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