jeudi, septembre 20, 2018

Vent de fraîcheur

Une des choses que je trouve profondément amusante en habitant dans une contrée qui vit quatre saisons fort différentes les unes des autres, c'est de constater, année après année, que l'arrimage entre deux saisons est parfois un peu confusant pour plusieurs d'entre nous. Hier matin, je me suis levée dans un matin frisquet. Pas vraiment froid, mais avec une température somme toute normale pour la saison sauf que l'été s'était évanoui dans la nuit sans crier gare nous plaçant devant un changement de température assez impressionnant.

Selon l'habitude que j'ai prise depuis mon déménagement, j'avais bu mon café sur mon balcon, pour le plaisir, même si bon, pour le boire chaud, j'ai dû me dépêcher. N'empêche, avec une bonne veste, j'étais très bien et je me sentais en réalité, assez heureuse parce que la température à l'intérieur de mon appartement avait enfin atteint un niveau acceptable. À l'arrêt d'autobus que je fréquente, il y avait trois faunes : les frileux qui avaient sortis les bottes d'hiver et les parkas, les non-abonnés à la météo qui étaient toujours en sandales et en bermudas et les autres qui avaient ajouté un lainage et des vêtements longs à leur accoutrement habituel.

Je crois que les premiers sont souvent des personnes récemment arrivées ici, qu'ils y soient pour un long ou un court terme. Il y avait cette jeune femme à l'accent européen qui avaient de grosse moufles, un foulard et une tuque en plus d'une grosse veste que je ne sortirais personnellement pas avant que le mercure ait commencer à descendre sous zéro. Mais elle, elle avait visiblement très froid et sautillait d'un pied sur l'autre en attendant que le bus se décide à pointer le bout de son nez. Paradoxalement, il y avait la meute adolescente qui était encore toute en bras et en jambes. Celle-là je la soupçonne d'agir un peu par effronterie, en tout cas au moins autant que par indifférence au froid.

Personnellement, j'utilise le système de la pelure. J'en ajoute de temps en temps et celles-ci s'épaississent au fur et à mesure que les degrés baissent. C'est d'ailleurs le seul moyen de survivre aux wagons de métro bondés à cette période charnière de l'année. La jeune Européenne que j'avais remarqué plus tôt l'a d'ailleurs appris à ses dépends la pauvre : elle était toute rouge et en sueur après une seule station. Je crois qu'elle ne s'attendait absolument pas à ce choc climatique.

Et surtout, ce changement d'humeur de la météo laisse présager la flambée des couleurs de l'automne, ce moment magnifique où les arbres se parent de toutes leurs couleurs avant de tranquillement laisser tomber leur feuillage. J'ai déjà prévu aller me promener dans un certain parc du quartier lors de ma prochaine journée de congé, histoire de vivre un minimum ce moment. Parce que si j'ai bien profité des largesse de cet été caniculaire, j'ai bien l'intention de vivre chaque minute de la transition automnale qui me sera impartie.

J'adore vivre sur une île qui rivalise de beauté à chacune de ses saisons. Je crois que c'est la meilleure manière de sentir la vie évoluer.

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