Vent de fraîcheur
Une des choses que je
trouve profondément amusante en habitant dans une contrée qui vit
quatre saisons fort différentes les unes des autres, c'est de
constater, année après année, que l'arrimage entre deux saisons est
parfois un peu confusant pour plusieurs d'entre nous. Hier matin, je
me suis levée dans un matin frisquet. Pas vraiment froid, mais avec
une température somme toute normale pour la saison sauf que l'été
s'était évanoui dans la nuit sans crier gare nous plaçant devant
un changement de température assez impressionnant.
Selon l'habitude que j'ai
prise depuis mon déménagement, j'avais bu mon café sur mon balcon,
pour le plaisir, même si bon, pour le boire chaud, j'ai dû me
dépêcher. N'empêche, avec une bonne veste, j'étais très bien et
je me sentais en réalité, assez heureuse parce que la température
à l'intérieur de mon appartement avait enfin atteint un niveau
acceptable. À l'arrêt d'autobus que je fréquente, il y avait trois
faunes : les frileux qui avaient sortis les bottes d'hiver et
les parkas, les non-abonnés à la météo qui étaient toujours en
sandales et en bermudas et les autres qui avaient ajouté un lainage
et des vêtements longs à leur accoutrement habituel.
Je crois que les premiers
sont souvent des personnes récemment arrivées ici, qu'ils y soient
pour un long ou un court terme. Il y avait cette jeune femme à
l'accent européen qui avaient de grosse moufles, un foulard et une
tuque en plus d'une grosse veste que je ne sortirais personnellement
pas avant que le mercure ait commencer à descendre sous zéro. Mais
elle, elle avait visiblement très froid et sautillait d'un pied sur
l'autre en attendant que le bus se décide à pointer le bout de son
nez. Paradoxalement, il y avait la meute adolescente qui était
encore toute en bras et en jambes. Celle-là je la soupçonne d'agir
un peu par effronterie, en tout cas au moins autant que par
indifférence au froid.
Personnellement,
j'utilise le système de la pelure. J'en ajoute de temps en temps et
celles-ci s'épaississent au fur et à mesure que les degrés
baissent. C'est d'ailleurs le seul moyen de survivre aux wagons de
métro bondés à cette période charnière de l'année. La jeune
Européenne que j'avais remarqué plus tôt l'a d'ailleurs appris à
ses dépends la pauvre : elle était toute rouge et en sueur
après une seule station. Je crois qu'elle ne s'attendait absolument
pas à ce choc climatique.
Et
surtout, ce changement d'humeur de la météo laisse présager la
flambée des couleurs de l'automne, ce moment magnifique où les
arbres se parent de toutes leurs couleurs avant de tranquillement
laisser tomber leur feuillage. J'ai déjà prévu aller me promener
dans un certain parc du quartier lors de ma prochaine journée de
congé, histoire de vivre un minimum ce moment. Parce que si j'ai
bien profité des largesse de cet été caniculaire, j'ai bien
l'intention de vivre chaque minute de la transition automnale qui me
sera impartie.
J'adore
vivre sur une île qui rivalise de beauté à chacune de ses saisons.
Je crois que c'est la meilleure manière de sentir la vie évoluer.
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