dimanche, octobre 28, 2018

Aventure nocturne

Sachant que je devrais me lever bien avant le soleil, je m'étais couchée tôt. Mais comme c'est souvent le cas en pareille circonstances, surtout quand cet horaire n'est pas si habituel, le sommeil m'avait fui pendant un bon moment avant que je finisse par me glisser dans les bras de Morphée. Je ne peux d'ailleurs pas dire que ces bras furent d'un accueil parfait, en tout cas pas cette nuit-là parce que chevauchais des songes échevelés qui semblaient s'enchaîner sans relâche.

J'avais l'impression de me sortir d'un mauvais pas pour aussi tôt retomber dans un autre, et si ce n'étaient pas vraiment des cauchemars, ils n'en demeure pas moins que le tout était agité et confus et le repos lui était presque absent. J'avais fini par me lever pour aller grappiller dans un livre une vingtaine de minutes, certaine que le fait de sortir du lit m'aiderait à le reconquérir avec un peu plus de conviction, plus tard. Je suis retournée me coucher vers 1 heure du matin et je suis aussitôt tombée dans un sommeil profond et sans rêve.

Jusqu'à ce que les songes échevelés du début de ma nuit se remettent de la partie ponctué par un bip régulier qui sonnait la transition entre chaque scène, m'entraînant invariablement plus loin dans quelque chose d'inconfortable. Je ne sais pas combien de temps a duré ce sommeil hachuré, je dormais. J'ai cependant fini par réaliser que ce qui m'empêchait de de dormir paisiblement c'est la batterie de mon alarme incendie qui avait décidé de rendre l'âme au milieu d'une nuit où je devais me lever très tôt.

Si, ayant identifié le bruit, je savais que je ne courais aucun danger, il était aussi certain que je ne réussirais jamais à me rendormir avec le petit bruit aigu qui résonnait régulièrement. Armée d'une chaise, j'avais donc diligemment décroché la chose et ôté la batterie. Sans aucune forme de prudence, j'ai renoncé à aller au dépanneur 24 heures le plus proche et résolu de me passer d'alarme pour la fin de la nuit et la journée suivante. Je me voyais vraiment mal arpenter les rues d'Ahuntsic à 2 heures et demie du matin tout en sachant que mon alarme, celle que j'avais soigneusement préparée, sonnerait un peu avant cinq heures.

Étonnamment, je m'étais rendormie au moment même où j'avais reposé la tête sur l'oreiller. Heureusement parce que mon réveil s'est mis à jouer, il me semblait, la minute après que je me fusse rallongée. Ça faisait longtemps que je n'avais pas trouvé un réveil aussi pénible.

J'avais néanmoins traversé la journée suivante sans que personne ne me fasse de commentaire sur mon manque de sommeil évident. Mais je vous garanti que le lendemain la sieste a été longue! Et pour vous rassurer, je dirais que j'ai acheté la batterie nécessaire à l'alarme incendie et qu'elle est bien installée dans son nouveau logis.

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