jeudi, octobre 18, 2018

Mon Afrique (imaginaire)

Depuis que l'été s'est évanoui aussi brutalement qu'il était arrivé, je passe un peu moins de temps sur mon fabuleux balcon. Parce que je veux bien utiliser toutes mes pièces, mais un moment donné, une fille a froid. Je suis heureuse de constater qu'il fait bon être à l'intérieur à faire des casse-têtes. Je suis un peu cinglée en cette matière, j'en ai fait plus de vingt en trois mois. Sauf que ça permet de faire passer le temps et comme j'ai décider de ne pas brancher la télé, ni m'abonner à des service télévisuels en ligne, il faut bien que je trouve le moyen de meubler mes heures.

Cependant, je retourne dehors malgré le fond de l'air frais. Pour assouvir ma dépendance à la cigarette, en partie, mais surtout pour rêver. Il me semble qu'on rêve mieux dehors. Et ça faisait un bail que je ne m'étais pas livrée sciemment à cette activité. Ça ne nourrit pas nécessairement mon sac à histoires pour celles que j'aurai à raconter deux fois semaine, mais ça m'apaise l'âme je dirais. Ainsi, j'adore être assise là au moment où le soleil disparaît à l'horizon. De mon perchoir, qui n'est pas très haut, j'ai la vue bloquée par un paquet d'édifices et beaucoup de verdure aussi.

Je n'ai jamais vu l'Afrique, sauf que tous les soirs, à la brunante, j'ai l'impression d'avoir une vue d'Afrique. J'ai dans la tête des images empruntées à divers documentaire sur ce continent que je n'ai pas foulé, additionnées à celles du cinéma en dessins ou en vrai. Bien entendu, ce sont des images clichées, au moins autant que celles concernant le Canada que j'entends quotidiennement sortir de la bouche des touristes en quête d'un bout du nous de carte postale dont ils rêvent, mais qui n'existe pas vraiment, du moins plus de nos jours.

Toujours est-il que dans mes propres préjugés sur un continent que je ne connais pas, j'ai cette image qui ne décolle pas de l'arbre solitaire qui se dégage à contre-jour dans la vaste savane qui semble déserte, mais qui on le sait, regorge de vie. À tout coup, je me met à me raconter toutes sortes d'histoires plus fantaisistes les unes que les autres qui me permettrais de m'être transporter l'espace d'un coucher de soleil, dans cet univers dont j'ignore à peu près tout. Mon imagination part parfois dans des directions qui me laisse moi-même bouche-bée, je crois que même mon neveu trouverait un tantinet bizarre. Il faut savoir qu'il a un jour réussi à terminer un récit dans la savane alors que ses personnages principaux étaient un homard et des écureuils.

Le plus souvent, cependant, je me contente de me faire croire que je suis sur cet autre continent où il ne fait pas quelques degrés sous zéro, pour le plaisir d'avoir moins froid juste parce que je me rappelle des rayons du soleil sur ma peau.

Et la plupart du temps, j'y crois.

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