jeudi, octobre 11, 2018

Kidnappée

Je suis tombée sur une entrevue radiophonique, un peu par hasard, dansa la nuit de samedi puisqu'elle était en rediffusion. C'était à La soirée est encore jeune et l'homme qui répondait aux questions était Jean-François Roberge, député de la CAQ et enseignant au primaire dans sa vie précédente. Je le connais parce que je suis allée au Cégep avec lui et il était, à l'époque, mon ami. Je dirais que deux minutes après de début de son entrevue, j'ai retrouvé le sens de l'humour dont je me souviens si bien, parce que le premier lien qui nous a uni c'est sans doute que je riais beaucoup de ses niaiseries.

Si mes souvenirs sont exacts, on s'est d'abord rencontrés dans un cours et, étant ce que je suis, je me suis mise à m'intégrer un peu à son groupe d'amis tout en continuant à butiner largement dans toute sortes d'autres groupes. J'ai fait quelque chose ressemblant à cela pas mal toute ma vie du reste, fréquenter plein de groupuscules tout en maintenant certaines amitiés plus profondes, généralement à l'extérieur de ces groupes.

Bref, en l'entendant avoir du répondant face aux animateurs, disons, abrasifs, de cette émission, je reconnaissais bien mon ancien camarade malgré le fait qu'il soit désormais un politicien depuis plusieurs années et que beaucoup d'analystes le compte parmi les candidats au poste de futur ministre de l'éducation. Personnellement, je verrais cette nomination potentielle d'une assez bonne venue, parce que je sais que l'homme en question est préoccupé par l'éducation depuis nos années collégiales, il a donc eu largement le temps de réfléchir à ce sujet important.

Mais, ce dont je me rappelle le plus de l'homme en question, c'est que c'était un grand taquin. Il ne ratait jamais une occasion de me mettre en boîte ou de me faire marcher, et comme je suis naïve généralement, je ne marche pas je cours. Et ce, au plus grand plaisir des personnages qui s'amusent à mes dépends.

Bref, une fin de semaine, je m'étais foulé la cheville au métro Jean-Talon. J'étais sortie danser avec d'autres amis et c'est un bête accident de changement de ligne qui m'avais vue tomber plutôt que la soirée en tant que telle. Quelque que soit le lieu de l'incident, le résultat était que j'étais considérablement ralentie dans mes déplacements la semaine suivante.

En étant consciente, j'avais entrepris de prendre de l'avance pour me rentre à mon cours de Philo quand je fus interceptée par Jean-François et son ami Étienne et qu'en moins de temps qu'il ne m'en a fallut pour réaliser ce qui m'arrivait, je me suis ramassée assise sur le dessus d'un frigidaire, dans une pièce de circulation avec mes deux bourreaux assis devant moi, interdisant à tout le monde de me venir en aide, pendant que je ne savais plus trop si je riais ou si je pleurais. Je ne me rappelle plus pour quelle raison ils m'avaient kidnappée sur un réfrigérateur, je suppose que c'était par simple plaisir de voir ce qui arriverait. N'empêche que ça demeure un souvenir marquant.

Battu peut-être seulement à mon panthéon, par celui du prof qui passant par là après son cour qui m'a lancé : « Ah, c'est là que vous étiez mademoiselle Cazelais. J'espère que vous serez sortie de votre fâcheuse condition, lors de mon prochain cours ».

Libellés :