dimanche, octobre 21, 2018

La fête d'automne

J'ai tracé un portrait, il y a quelques années, de ce que j'appelais Noël dans la Terre du Milieu. Ce Réveillon au cours duquel ma mère, en plus de sa propre famille accueille un de ses frères et sa propre descendance. C'est vraiment devenu une tradition chère au cœur de tous les participants. Même si, pour toutes sortes de restrictions contradictoires, il devient parfois presque sportif de trouver le repas qui pourra convenir à tous. Nous ne sommes certainement pas la seule famille à Montréal à jongler avec ce genre d'enjeu, alors on s'en accommode comme on peu.

Depuis que ma sœur à des enfants ce genre peut s'avérer très ardue parce que Zazou a très envie d'avoir tout plein d'attention, particulièrement de la part de sa Grand-Mamie chérie mais que ce n'est pas toujours possible. Alors, évidemment, le petit n'est pas toujours un ange en de telles circonstances. Surtout que plus nous sommes nombreux, plus la soirée a tendance à s'étirer et bien entendu, la fatigue s'ajoutant à l'excitation, ça donne des résultats, détonants mettons. Et plus ce jeune homme est excité, moins il y a de chance que la petite Coccinelle réussisse à s'endormir en cours de soirée.

Bref, en regard de ces circonstances, ma mère a eu l'idée cette année, de devancer notre souper inter-familial et d'en faire un souper d'automne. Ça adonne bien, on a une pluie d'anniversaires à célébrer à cette période de l'année. Elle croyait, à raison, que le temps des fêtes étant tout sauf reposant, d'avoir un Réveillon en famille réduite serait sans doute plus facile pour la plupart d'entre-nous. Pour ma part quand je l'ai appris, j'ai été un peu triste, mais je me suis résolue à bien profiter de la fête d'automne à la place.

Elle a eu lieu hier soir, avec beaucoup de moments cocasses, malgré le petit garçon excité et enrhumé décrit plus haut. Il y avait quelque chose de précieux dans cette fête inventée, parce qu'il fallait bien chanter Bonne fête et souffler le feu. On a même eu le droit à la version anglaise chanté par un presque trois ans, très fière de montrer à la tablée qu'il est capable de chanter tout seul cette chanson là.

En tournant les coins ronds, pour les besoins du récit, je dirais que ma sœur a annoncé qu'elle était bien triste qu'on ne répète pas Noël cette année. À cet instant précis je suis presque certaine que tout le monde a eu envie de lui répondre : « moi aussi! » Elle a continué en expliquant que si ça se refaisait, il faillait changer certaines choses, comme l'heure de début, et peut-être avoir l'audace de sortir le dessert avant les fromages pour que Zazou puisse en profiter et que sa famille puisse s'éclipser plus tôt, si le cœur lui en disait sans que ça ne devienne compliqué.

Il y a eu une grande émotion et tout le monde s'est regardé pour se dire que oui, on avait vraiment envie de passer Noël ensemble cette année. Moi, j'avais la gorge serrée et les yeux mouillés, parce que je trouve assez extraordinaire d'avoir l'occasion de choisir ma famille de Noël.

C'est ce que j'appelle le vrai luxe.

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