jeudi, novembre 29, 2018

Noir réveil

On avait été avertis : à 6h30 le matin du 28 novembre, l'électricité serait coupée dans notre secteur pour des travaux d'infrastructures. Le savoir ne change pas grand chose aux désagréments ressentis. Heureusement, je travaillais. À l'origine je devais travailler de soir, mais j'ai des collègues généreux et souples dans leurs disponibilités ce qui fait que j'ai pu sans trop forcer, changer mon horaire de travail pour m'adapter à la réalité de cette coupure électrique.

Je déteste manquer d'électricité. Et, tard ainsi à l'automne, quand les journées sont parmi les plus courtes de l'année et que les bises hivernales ont déjà commencées à souffler doucement sur la ville, je dois avouer que j'étais pas mal stressée avant même de vivre cette réalité. J'ai très mal dormi la nuit avant. Ayant peur, bien entendu, que la coupure ait lieu avant l'heure indiquée et que mon cadran ne fonctionne pas. D'accord, je pouvais mettre une alarme sur mon téléphone, ce que j'ai évidemment fait, mais mon téléphone dort dans le salon tandis que je dors dans mon lit. L'entendrais-je? Je ne sais pas vraiment pourquoi j'en doutais, j'ai une bonne audition et mon appartement n'est pas assez grand pour que je manque le signal. N'empêche que ça me stressais alors je me suis réveillée à peu près à toutes les heures.

Par conséquent, je me suis levée quelques minutes avant que mon cadran ne s'allume et j'ai rapidement fait mon déjeuner et surtout mon café matinal histoire d'être certaine de pouvoir profiter d'une bonne gorgée du breuvage chaud avant que toutes les lumières ne s'éteignent. Tous les occupants de l'immeuble avaient été dûment contacté par la société d'état et la concierge avait pris la peine de mettre des affiches dans les corridors pour s'assurer que tous savaient bien ce qui les attendraient en ce sombre matin de novembre.

D'habitude, lorsque je me lève à de telles heures, j'entends peu de bruit autour de moi, je me sens un peu comme dans un cocon feutré, un peu exclu du monde. Mais hier matin, on aurait pu se croire en pleine fin d'après-midi tellement l'activité était intense dans tous les appartements. Radios, cafetières, télévisions et tutti quanti, fonctionnaient gaiement dans toutes les directions. L'autobus que je voulais prendre passait à 6h43, soit juste au bon moment pour me permettre de quitter l'appartement à peu près au moment de la coupure.

J'étais en train d'enfiler mon manteau quand tout s'est brusquement arrêté. Il faisait tellement noir que j'ai eu toutes les peines du monde à trouver et enfiler mes bottes. Heureusement, des lumières de sécurité éclairaient faiblement le corridor ce qui m'a permis de trouver mon sac sans trop de difficulté avant de m'enfoncer dans la nuit encore présente.

Dans l'autobus, j'ai réalité que j'avais oublié de débrancher mon ordinateur. Alors j'ai eu peur que celui-ci ne grille lors de la reprise du courant.

Comme vous pouvez le constater, il n'en fut rien et votre petite scripteuse bihebdomadaire en est bien soulagée.

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