jeudi, décembre 06, 2018

6 décembre

6 décembre,

Comme à chaque année, dès mon réveil, je guette les signes de toi dans les médias avec une attention fébrile. Je n'y peux pas grand chose, tu es pour moi, une marque indélébile dans mon identité. Peut-être est-ce parce que j'étais une toute jeune adolescence lorsque tu es arrivé et que je garde en mémoire une nuit d'hiver sans fin pendant laquelle je n'arrivais pas à croire ce que les journaux télévisés rapportaient. Tant de mortes, si près de moi. Qui n'avaient rien fait d'autres que d'être nées femmes avec un esprit scientifique.

Je sais bien que la journée internationale du droit des femmes est en mars. Cependant, pour moi, parce que je suis femme et Québécoise, parce que j'étais née et en mesure de commencer à comprendre l'ampleur de ce qui nous a été fait ce soir-là, c'est toi, 6 décembre, qui est mon point d'encrage pour réfléchir à mon féminisme.

Peut-être que tu es si marquante pour parce que j'ai croisé, à quelques reprises, un dommage collatéral de ta violence. Un être blessé dans sa chair, jamais cautérisée et encore moins cicatrisée, malgré le temps qui passe, malgré les années qui fuient. Une plaie béante ouverte sur le cœur et l'âme qui ne peut être reprisée, réparée ou oubliée.

Nous avons fait du chemin depuis toi, le plus grand est sans doute la vague de dénonciation de toutes les petites violences qui ont été si longtemps socialement acceptables. Ces petits mots susurrés ou lancés par la la tête comme des armes de fiel pour assouvir un besoin de domination que que l'on ne taira plus, ou du moins que l'on commence à dénoncer. Quel que soit la grandeur de ce pas, il n'en demeure pas moins insuffisant parce qu'il ne rejoint certainement pas celles qui marchent sur les routes des migratoires ni une multitude d'autres qui n'ont ni les outils ni les connaissances pour s'insurger devant le mal qu'on leur fait parce qu'en réalité, elles ne le reconnaissent pas comme tel.

6 décembre, depuis bientôt trente ans, à chacun de tes anniversaire, je pense à toutes celles qui se sont évanouie dans une nature proche ou lointaine de ma propre réalité et qu'on a omis de chercher. Parce qu'elles étaient pauvres, trop usées par la vie, trop jeunes ou trop vieilles pour que les tireurs de ficelles des pouvoirs (hommes et femmes, malheureusement), ne leur accordent assez de valeur pour vraiment mettre en place ce qu'il faudrait pour les retrouver, mortes ou vivantes et surtout qu'aucun filets ne les retiennent avant qu'elles commencent à avancer vers ces lieux figurés ou réels qui les mettra, un jour en danger.

6 décembre, tu es un drame horrible, que je n'oublierai jamais et surtout ne veut pas oublier. Mais je t'aime parce que ton souvenir me permet, année après année, de me rappeler que toutes les luttes ne sont pas gagnées et que quand bien même ce serait le cas, le recul peut toujours exister si on n'y prend pas garde.

J'espère 6 décembre, que pour tes trente ans on te fera une fête digne de ce nom, un vrai commémoratif qui durera plus de vingt-quatre heure pour crever les voix du silence.

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1 Commentaires:

Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Bonjour à tous, je m'appelle Fumo Sadiku vivant à Malindi City au Kenya.Je veux en dire un peu plus sur un homme au bon cœur appelé Benjamin Breil Lee travaillant avec le service de financement en tant qu'agent de crédit, M. Benjamin Breil Lee m'a aidé à obtenir un prêt de 37.115.225.00 Shillings sur mon temps d'essayer d'essayer de me remettre sur pied pour élever mon entreprise, je sais qu'il y a certains d'entre vous ici qui ont des difficultés financières pour parler à M. Benjamin sur l'application + 1-989-394-3740 Ou aussi avec son e-mail personnel sur 247officedept@gmail.com Je suis si heureux de ce qu'il a fait pour moi et pour son comptable bancaire ainsi que comptable Hernandez Lucas Merci beaucoup pour votre travail bien fait.

11:34 a.m.  

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