jeudi, avril 16, 2015

La Louve

Je ne la connais pas beaucoup. Mais j'ai passé quelques années à la voir un peu plus que ces temps derniers, dirons-nous.

Lors de notre toute première rencontre, j'ai eu le sentiment de me rencontrer moi-même, quelques années plus loin.

Même ton tranchant, même caractère bouillant. Même volonté de remplir les mandats qui nous sont confiés. Un petit quelque chose dans le soucis de certains détails qui laissent plein d'espace à la négligence de beaucoup d'autres, qu'on ne voit tout simplement pas. Un amour forcené de la langue française, un sens de l'humour tranchant. Une tendance certaine à suivre nos coups de cœur jusqu'au bout des sentiers qu'ils nous permettront d'explorer, quitte à laisser une part de nous-mêmes accrochés aux branchages que nous aurions croisés.

Ce que j'ai compris de cette femme, c'est qu'elle est particulièrement fidèle à ses valeurs et à son intégrité, ne se laissant pas démonter par des offres qui sont en deça de ses exigences toutes personnelles. Elle m'apparaît fidèle à un groupe trié sur le volet, des gens qui auront réussi à atteindre cette parcelle d'humanité que ceux qu'elle appelle ses proches auront dû conquérir.

Sa plus grand fierté, je crois, est sa descendance. Deux garçons, aussi différents que faire se peut, selon ses termes à elle. Je ne les ai jamais vus autrement qu'en photo, et, bien entendu, je peux corroborer la différence de l'apparence physique. Cependant, pour ce qui est du caractère, je dois me fier aux paroles de mon amie.

Et lorsqu'elle est devenue grand-maman, presque sous mes yeux, j'ai cru qu'elle allait exploser de bonheur. Elle dit à qui veut l'entendre, qu'elle a les plus beaux petits enfants du monde. Ou du moins, du Québec. Je dois admettre qu'ils sont vraiment beaux, objectivement. Sauf que je la soupçonne d'avoir, à leur endroit, un parti pris tout familial. Et totalement compréhensible. C'est l'inverse qui ne le serait pas.

Pour ma part, une des choses que j'apprécie le plus d'elle, c'est tous les mots d'encouragement qu'elle m'a fait parvenir, depuis que je la connais pour que je continue à écrire, même lorsque j'avais arrêté, et aussi le regard féministe, acéré et articulé, qu'elle porte sur le monde qui l'entoure.

On ne se voit pas souvent, on ne se parle pas beaucoup non plus, mais je sais qu'il y a cette femme qui laisse parfois ses yeux traîner sur mes écrits et qui finira par me les relancer pour que je n'oublie plus ma nature.

C'est une louve farouche et fière. Et moi, je suis très heureuse d'être son amie.

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1 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Très belle progression dans la prose. L'imagerie du portrait est très bien exécutée. Je suis très impressionnée par ce texte.

8:31 p.m.  

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