dimanche, août 31, 2008

7 jours de la semaine

Mardi : Grosse journée, grosse fatigue. La soirée et chaude et haute en couleur. Déception de ne pas voir paraître ceux que j’attendais. Exaltation de voir avancer ceux que je ne prévoyais pas là. Au retour, une conversation échevelée entre deux feux de circulation. Des rires qui s’égrènent sur les heures. Je m’endors heureuse.

Mercredi : Les tumultes des voyages en vélo me rattrapent. Je manque de me faire tuer plusieurs fois parce que je respecte le code de la route. J’en arrive à penser que je ne devrais pas être à ce point civilisée. Dans un monde où les voitures ont la main mise sur la circulation, ma monture légère ne fait pas le poids des gens pressés. J’arrive au travail échevelée et quelque peu agressive. Entre deux dossiers d’employés et des horaires à revoir, j’ai l’impression de ne pas voir passer la journée.

Jeudi : La rentrée entame son œuvre. Ça et là, des parents courent à la recherche des livres inscrits sur la liste de leur adolescent. Nos stocks sont vidés, les paroles s’écroulent dans la vase des insultes insignifiantes contre lesquelles nous ne pouvons rien. Je tente de faire passer par l’humour, ces montées intempestives, ce qui ne fonctionne pas tout le temps. Je me dis que Noël arrive beaucoup trop rapidement dans le commerce de détail et que je n’aurai pas trop de l’expérience acquise l’année dernière pour passer à travers les mois à venir.

Vendredi : le téléphone. Ma vie est bouleversée. Complètement. Je cherche mes repères sans plus les trouver. J’ai le sentiment qu’un gouffre béant s’est ouvert sous mes pas. Mon équilibre est précaire. J’aurai besoin de nouvelles assises dans les semaines prochaines. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je suis ce que j’ai voulu être et pourtant, la peur, la grosse trouille jaune me serre les entrailles. Paradoxalement, j’ai très, très hâte de débuter ma nouvelle existence.

Samedi : j’écume les tables de ce bar où je suis allée traîner ma solitude beaucoup trop souvent. Prise par le départ imminent de gens que j’aime pour des destinations aussi lointaines qu’exotiques, je ne remarque pas qu’à quelques pas de moi se trouve une personne qu’il me tarde de revoir depuis des années maintenant. Une douce amertume de plus dans cette soirée coincée entre le rire et les larmes.

Dimanche : je réalise que je n’ai rien écrit depuis quatre mois. Ce silence ne me ressemble pas. Ce silence ne s’explique pas. Et j’ignore comment vaincre cette barrière immatérielle. Alors je repense à cette semaine qui fut lourde en événements et en émotions contradictoires. Et les mots me reviennent comme de vieux amis pas tout à fait oubliés.

Lundi : Nouvelle semaine, nouvelle vie. Désormais, j’entre dans une existence de banlieusarde. Un défi. Une promotion. Un milieu syndiqué à diriger. À digérer. Une longueur de transport de plus. Mais je ne m’inquiète pas trop. Je sais que j’aurai toujours un livre avec moi. Et des nouvelles rencontres à faire.

Peut-être que c’est ce dont j’avais besoin pour retrouver le sentier de ma plume ainsi que ces chemins qui mènent ailleurs?

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