Hier, c'était
l'anniversaire de Zazou. Trois ans. Depuis quelques mois, lorsqu'on
lui demandait quel âge il avait, il répondait qu'il avait 9 ans et
demi mais qu'il aurait 3 ans le 14 novembre. Il
est à une période de sa vie où les chiffres n'ont pas tellement de
sens, en tout cas, c'est ce que je crois. J'ai eu l'idée de
l'appeler pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, même si je sais
que nous ferons une fête de famille en fin de semaine pour souligner
l'événement.
Parce
que je travaillais de soir le jour de son anniversaire, je l'ai
appelé la veille. Mais appeler Zazou, ça veut dire le faire via
facetime, pour lui,
parler au téléphone, ça se fait de visu beaucoup plus qu'avec un
appareil collé sur l'oreille. Les temps changent. Mais les enfants
eux, restent des enfants. Je crois qu'il était content que mon appel
soit pour lui. Même si comme à bien des moments où je suis en
contact avec lui, il est un peu timide au début, pas tout à fait
disponible et surtout passablement excité.
Je
dirais que je n'ai pas appris grand choses de ses récentes
activités. J'avais beau poser des questions, il passait le plus
clair du temps qui nous a été imparti à tourner le téléphone
dans tous les sens pour me montrer qu'il savait sauter par-ci ou
courir par-là, etc. Il m'a bien montrer de jolis bricolages de sa
création et quand je m'étonnais de son talent, il souriait
satisfait, et passait à un autre sujet en promenant le téléphone
dans tous les sens.
Et
quand sa mère essayait de me placer dans une situation plus stable,
Coccinelle se mettait de la partie en appuyant un peu n'importe où
dans l'écran, le faisant virer au noir, ou en caméra inversée ou
encore sur pause. Mettons que j'ai passé beaucoup de temps au
téléphone dans mon adolescence, mais jamais je n'aurais pratiqué
ces heures de conversation dans des circonstances ressemblent de près
ou de loin à l'appel de mardi soir.
Je
ne sais pas trop comment ma sœur a réussi son coup, un truc de mère
je suppose, mais elle a fini par poser la bonne question à son fils
pour qu'il ait envie de me raconter une anecdote de garderie :
il avait fait de la pâte à modeler, play doh
en anglais, dixit le bambin de trois ans. Il avait commencé par se
faire une canne-à-pêche, pour faire comme Papa, sauf que s'il
boulait telle partie et tournait telle autre (je n'ai honnêtement
pas trop compris où était son mécanisme), la canne-à-pêche se
transformait en fusil. Par voie de conséquence j'ai été
copieusement mitraillée par sa création imaginaire, parce qu'on ne
peut décemment pas parler de fusil sans en faire le bruit.
Cet
appel aura duré tout au plus 7 minutes. Mais j'en suis sortie
complètement tourneboulée. J'avais sérieusement le tournis à
force de me faire promener dans tous les sens. En fait, ce n'est pas
assez fort pour décrire mon état d'hébétude et de mal de tête.
La réalité c'est que je venait de comprendre à quoi pouvait bien
ressembler un passage dans le Traboulidon. Zazou ne comprendra
certainement jamais la référence, mais sa maman sans aucun doute.
Ceci
étant dit, il n'est absolument pas exclu que je réitère
l'expérience pour une autre occasion. Qui sait ce que je pourrais
apprendre à mon prochain passage dans le Traboulidon?
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