Changer de cap
Jeudi 14h10, le couperet est tombé : je n’ai pas obtenu l’emploi sur lequel j’avais appliqué. Au bout de cinq longues semaines, on a fini par me dire que je manquais d’expérience en gestion. J’étais déçue, forcément. Irritée aussi, un peu parce que la sanction me semblait inadéquate pour une si longue attente. Et puis, les personnes qui ont pris la décision, ne m’ont pas rencontrée. Je n’ai donc pas pu me défendre, mettre mes idées de l’avant, poser ma candidature adéquatement. À l’heure actuelle, ce que je sais c’est que ça ne me donnerait rien de reposer ma candidature pour ce type de poste, parce qu’ai toujours l’expérience lacunaire. Pourtant, je sais que je serais excellente dans ce type d’emploi. Je suis une personne avec qui apprendre est facile, voir rassurant. J’ai une solide expérience en formation de personnel et toutes les personnes que j’ai entraînées pour la caisse trouvent me le disent très souvent.
J’ai pris 24 heures pour penser à tout cela. Visualiser les conséquences. Je crois qu’entre temps, j’ai pris un certain nombre de décisions qui me seront utiles. Je n’ai pas agit en fonction de mes espérances : j’ai pris la décision de déménager d’un appartement où je suis bien, avec une personne que j’aime beaucoup, pour m’excentrer un peu et payer beaucoup moins cher. Je sais que ce sera un changement drastique. Il m’effraie d’ailleurs un peu. Mais j’ai pris sur moi d’arrêter d’attendre que la vie me gâte. En parlant avec ma mère, je me suis rendue compte que j’ai fait beaucoup de chemin depuis mon séjour au pays des zombies. Je ne suis pas complètement démolie par la nouvelle. La décision de mes supérieurs ne me rabaisse même pas à mes propres yeux. Je sais ce que je vaux.
Traitez-moi d’idéaliste, mais je pense sincèrement que si je n’ai pas eu ce poste, c’est parce que quelque chose d’autre m’attend quelque part. Quoi et quand, je n’en n’ai pas la moindre idée. Je ne sais pas où ni quoi chercher. Je sais que ce doit être à la fois avec des gens et avec des responsabilités. Mais je ne suis pas pressée. Peut-être est-ce préférable pour moi d’attendre un peu. Platement, parce que l’horaire de ce poste était particulièrement atypique, j’avais un peu la trouille de ne pouvoir écrire comme je le voudrais. Surtout que le beau temps revient nous caresser la peau et qu’il m’est plus difficile de me restreindre à l’intérieur de l’appartement, devant l’écran cathodique, quand la température m’invite à me jeter dans ses bras.
Je ne sais pas ce qui m’attend, je ne sais pas trop où je vais. Mais j’ai envie de croire que le meilleur est encore à venir. Je n’ai plus envie de me dénigrer et de me dire que d’autres sont meilleurs que moi dans toutes les sphères où j’évolue.
Je n’ai peut-être pas eu le poste, mais j’ai gagné en expérience d’entrevue. Et en détermination aussi.