Salut la groupie!
J’ai commencé un peu par hasard, presque innocemment. Ils s’appelaient Trente arpents et se produisaient dans les bouis-bouis de Sherbrooke. Au début, j’y étais sans savoir et puis je me suis mise à me pointer volontairement un peu partout pour les voir. C’était l’apparition de la groupie. Du moins de la groupie de personnes accessibles. Je l’étais déjà de divers artistes internationaux et mes chances qu’on se parle eux et moi étaient très faibles. Avec Trente arpents, c’était différent. Ils me voyaient dans la salle, me demandaient ce que je pensais des arrangements et tout. Je les ai suivi presque jusqu’au bout durant Cégep en spectacle, l’année où ils l’ont gagné. Désormais, le noyau du groupe joue avec Vincent Vallières, qui était le chanteur de Trente arpents, il y a 10 ans.
J’ai continué ma route de groupie. J’ai tellement vu les shows sherbrookois de Daniel Boucher qu’il me reconnaissait dans la salle. C’était avant qu’il soit vraiment connu. Et il venait me parler à la fin du show pour me demander ce que j’en avais pensé. Depuis quelques semaines c’est André que j’ai le goût de suivre partout. Vous me direz que c’est facile d’avoir cette envie puisque je connais le chanteur depuis qu’il est né. Et bien entendu avec eux, c’est facile d’avoir un contact direct. Cependant mon plaisir de groupie il reste exactement le même : je suis dans la salle et je tripe. Je laisse mes yeux s’allumer, la musique monter en moi et je me laisse happer par les mélodies, me trémoussant sur place. Je suis une fan qui met de l’ambiance dans la salle.
Comme je suis amoureuse des mots, je ne me suis pas contentée d’être une groupie musicale. Un soir, il y doit y avoir un an, je suis allée voir Guillaume Vigneault pour lui dire que j’aimais beaucoup ce qu’il avait écrit. Il n’avait pas le temps de rester, il m’a fait envoyer une bière et nous avons repris la discussion quelques jours plus tard. Je crois que je l’ai bien fait rire lorsque je lui ai expliqué que j’avais pris le parti de me présentée dans mes petits fanatismes parce que c’était ma seule chance de me faire connaître des personne que j’admirais. Et puis il y a Monsieur P. Mon immuable. Que je suis partout depuis une dizaine d’années. Quand je me suis dénoncée, je prenais une chance sur la vie : je l’admirais (et l’admire toujours) depuis si longtemps. Je lui parlais à travers le poste de la radio hebdomadairement : il fallait qu’il le sache, quitte à ce qu’il me trouve un peu ridicule. Je sais maintenant qu’il a surtout été flatté.
Hier soir il y avait un Show Cool au Verre bouteille, le spectacle était largement commencé quand Guillaume est venu s’asseoir à ma table, faute de place ailleurs et aussi parce qu’il me connaît maintenant. Sur scène, Vincent et passé faire son tour. J’étais leur fan, je le suis encore, mais je ne suis plus une fille dans l’ombre qui ne fait que baver sur leur talent.
Quand le show s’est terminé, je me suis levée et j’ai été serrer la pince à tous les artistes qui me virent à l’envers et qui ne me connaissent pas encore.