jeudi, août 30, 2018

Vacances agitées

Quand on est en vacances et qu'on a décidé de passer ce temps à la maison, on s'attend à ce que rien de bien bien excitant se passe dans notre quotidien. Ouais... c'est de la pensée magique, en tout cas, c'est ce que je crois étant donné que les deux derniers jours n'ont pas tout à fait été de tout repos.

Mardi soir, j'étais innocemment sur mon balcon à lire en suant à grosses gouttes. Il faisait chaud et humide, toutes les pièces de ma maison me semblaient étouffantes, j'avais peine à me concentrer sur quoi que ce soit. Il était autour de 23 heures et je commençais à envisager de migrer vers mon lit tout en sachant pertinemment que j'aurais beaucoup de peine à trouver le sommeil à cause de la ixième canicule de cet été torride. J'allais me lever quand le système d'alarme du bloc s'est mis à retentir. Quand je dis retentir, je veux dire par là que c'était assourdissant. Je n'ai fait ni une ni deux, j'ai attrapé mon téléphone et mon sac à main et j'ai descendu l'escalier en colimaçon qui s'accroche à la galerie et je me suis pointée à l'avant de l'édifice. J'avais tout juste eu le temps de me rendre compte qu'une forte odeur de fumée émanait du corridor jouxtant ma porte.

Tranquillement, les autres locataires se sont amassés sur le bord du trottoir avec moi. Moins de cinq minutes après le déclenchement de l'alarme, deux camions de pompiers étaient à la porte. Étant donné qu'il n'y avait pas de flamme visible, ils nous ont demandé si on savait d'où ça provenait et mes voisines et moi avons indiqué notre corridor. C'est à ce moment que le ciel a décidé de crevé et nous nous sommes tous retrouvés détrempés sur le trottoir. Compatissants, les pompiers nous ont laissés rentrer dans le hall étant donné qu'aucune structure n'était en feu. Il sont resté 6 ou 7 minutes le temps d'éteindre un feu de cuisson et d'aérer le logement concerné.

Et puis hier, je venais de partir un film quand le ciel s'est obscurci comme si la nuit tombait. Pourtant il était à peine 15 heures. Le vent ayant décidé de se mettre de la partie en plus d'une violente pluie, j'ai dû me résoudre à fermer portes et fenêtre afin de ne pas retrouver des mares sur mes plancher. Comme je ne prise pas particulièrement les orages, je me suis enfermée dans l'écoute du film que j'avais choisi quand l'électricité a lâché. Heureusement, j'écoutais le film de mon ordinateur qui était bien chargé, j'ai donc pu le terminer, ce qui m'a permis de passer le temps. Parce qu'il ne faut pas oublier que j'HAÏS les pannes électriques.

Évidemment, le ciel s'est dégagé presque qu'aussi rapidement qu'il s'était obscurci, cependant l'électricité elle a pris son temps pour faire une réapparition. En fait, ça a pris un peu plus de quatre heures. Je me sentais assez isolée parce que mon téléphone était à plat ou presque. Heureusement, j'avais la radio pour me tenir informée de ce qui se passait à la suite de cet orage violent, j'ai donc réintégrer mon balcon pour attendre que la lumière revienne dans l'escalier de secours de l'édifice à côté.

Étonnamment, je n'ai pas paniqué, même si j'ai eu à revoir le menu que j'avais prévu pour le souper. Je me suis rabattue sur une salade et des fromages, parce que franchement des côtelettes de porc crues ne me tentaient pas plus qu'il ne le fallait.

En bref, j'ai dû admettre que malgré toute ma meilleure volonté, vouloir se reposer n'est pas toujours de tout repos...

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dimanche, août 26, 2018

Du soleil dans la pluie

Depuis deux ou trois ans, avec mon amie Geneviève, nous avons beaucoup de plaisir à aller passer des après-midis au Céramik Café. C'est une bonne manière de libérer notre créativité, de nous voir, mais pas tant de parler, parce que concentrées comme nous le sommes, nous oublions souvent de dire quoique ce soit. Ainsi on a coloré des gnomes, une tasse, un lion un repose cuiller et pour moi aujourd'hui, un petit animal pour ma nièce, son frère ayant obtenu le lion plus haut mentionné.

À tous les coups, je dois me pousser dans le dos pour me rendre au rendez-vous et je ne le regrette jamais parce que j'en sors reposée, calme et heureuse. Je devrais vraiment reprendre une pratique artistique plus fréquente (autre que l'écriture, bien entendu) tant ça me fait du bien. Et puis, si je ne suis pas une grande dessinatrice, j'ai appris très jeune à manier les pinceaux, crayons et autres outils d'artistes en herbe. Alors je dirais que je me défend honorablement en ces domaines. D'ailleurs, les enfants présents en même temps que nous dans le café s'exclament souvent positivement devant mes œuvres.

Par un journée grise, remplie d'averses, l'option du Céramik nous semblait particulièrement bienvenue pour meubler les heures de la journée. Nous n'étions pas les seules à avoir pris cette option. L'endroit était plein et particulièrement bruyant. Des enfants criaient et s'agitaient dans tous les sens. Si l'activité était reposante pour le cœur et l'esprit, elle ne l'était pas du tout pour les oreilles. Ce qui ne nous dérangeait pas vraiment, en tout cas, pas suffisamment pour briser notre concentration.

Derrière moi, il y avait une famille dont un des enfants était trop petit pour participer à l'activité. Pendant une vingtaine de minutes, qui m'ont parues beaucoup plus longues, le petit pleurait pour obtenir l'attention de sa mère ou celle de son père. Il était tout seul dans son carrosse tandis que les autres peinturluraient joyeusement les objets qu'ils avaient choisis. Alors il battait furieusement des pieds accrochant fréquemment ma chaise au passage. Au final, le papa a décidé de sortir promener le poupon qui a fini par s'endormir assez lourdement pour que tous deux puissent revenir au café, un peu plus calmement.

Évidemment, je me suis amusée à espionner les œuvres des autres et si certaines de celles produites par des enfants m'arrachaient un sourire attendri, j'ai pu, encore une fois, constater que ces céramiques permettent de montrer beaucoup de talents tout à fait divers. Si j'hésite à franchement me glisser entre les tables afin de zieuter adéquatement toutes ces œuvres, je n'hésite jamais à m'exclamer positivement devant quelque chose que je trouve particulièrement réussi. Ça appelle des sourires et des hochements de tête ravis.

En résumé, je dirais qu'aujourd'hui mon amie et moi avons fait du soleil avec la grisaille qui nous était impartie.

Je vois difficilement comment on aurait pu mieux occuper notre journée.

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mercredi, août 22, 2018

Madame Bidoune

Je suis à l'époque de ma vie où je découvre tout, ou presque, par ma bouche. J'ai Clémentine, que j'aime beaucoup et qui m'aide à me faire les dents. Elles ne sont pas encore apparues, mais elles me fatiguent beaucoup. Mais surtout, en goûtant, je commence à comprendre ce à quoi j'ai à faire. Et je suis chanceuse, dans ma vie, j'ai trois personnes qui m'aident beaucoup dans mes découvertes. Il y a d'abord Maman; c'est ma personne préférée parmi toutes celles que je connais. Elle a une voix si rassurante, et puis elle et moi on se connaît depuis si longtemps. Après tout, j'ai passé neuf mois dans son ventre, alors je connais toutes les rondeurs de sa voix par cœur et je me dis souvent que lors qu'elle me parle, chante, me souri c'est un peu comme dans ce temps-là ou on était une.

Ensuite, il y a Papa. Il bouge beaucoup. Quand j'ai mal aux dents à venir et que j'ai de la misère à me supporter, c'est la seule personne qui peut me prendre en restant assis, parce qu'il m'assoit sur sa jambe et la secoue vigoureusement. Je ne suis pas certaine que ça fasse du bien, mais en tout cas, ça me change assez les idée pour que j'arrête de penser à l'inconfort. J'aime beaucoup mon papa et ses grandes mains sécuritaires.

Enfin, il y a mon grand frère. Oh lui je l'aime! Je le regarde de mes grands yeux bleus jeans totalement subjuguée. Il est gentil mon grand frère, il s'occupe de moi parfois, me donne des bisous doux. Il me fait rire en en faisant vibrer ses lèvres sur mon ventre. Alors, j'essaie de l'attraper. J'aimerais beaucoup ça réussir à le mettre au complet dans ma bouche, pour comprendre comment il fait pour être si grand, déjà savoir parler, être aussi agile avec ses mains et surtout savoir marcher.

Dès qu'il apparaît dans mon champ de vison, je souris, ravie de le voir. Je tends mes menottes vers lui pour en attraper un morceau. Maman ne veut pas que je mette son nez ou ses mains dans ma bouche, je ne comprends pas pourquoi. Moi, je crois que je comprendrais mieux comment faire pour lui ressembler si je pouvais seulement y goûter.

Il est si merveilleux mon frère, il connaît des histoires. Des fois, il prend des livres et me le lit. Il fait beaucoup de bruits et essaie de voir si je tente de faire comme lui. Oh, j'essaie, mais je ne suis pas encore capable. Je dois donc me contenter de babiller allègrement pour bien lui montrer que ça m'intéresse. Et quand il me chante la chanson de Madame Bidoune, je trouve que c'est la chose la plus merveilleuse du monde. J'aime la chanson; quand Maman la chante c'est bien, quand papa la chante aussi, mais quand mon grand frère me la chante, c'est juste parfait.

Quand je vais être grande, je voudrais lui ressembler. J'espère de tout mon cœur que je vais y arriver.

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dimanche, août 19, 2018

Assassine

Disons que je vis dans un spacieux 3 ½ que je prends pour un 4 ½ puisque j'utilise largement la mince extension extérieure qu'est mon balcon. Je le vis réellement comme une pièce supplémentaire. Et c'est pas mal la pièce que j'utilise le plus. Par voie de conséquence, ma porte est pratiquement toujours ouverte. Je me plains souvent de me faire bouffer par les moustiques continuellement. Disons qu'en laissant la porte grande ouverte tout le temps, je ne m'aide pas vraiment. Enfin bref, ce sont des désagréments mineurs à tout le bonheur que je trouve à fréquenter ainsi mon extension.

Toutefois, hier en rentrant du travail, j'ai eu une drôle de surprise. Dans la fenêtre de ma pièce principale. J'ai deux beaux panneaux de rideaux blancs agrémentés de belle grosses fleurs rouges et oranger. Ça habille la fenêtre et ça donne du pep à la pièce. Dessous, il y a trois panneaux de plein jour ce qui me permet une certaine intimité à l'intérieur, mais surtout ça empêche les rayons du soleil de trop réchauffer un appartement dans lequel les courants d'air sont absents. Et avec l'été qu'on vient de connaître, ces pleins jours valent leur pesant d'or.

Sauf qu'à mon retour hier, j'ai découvert une colonie de mouches prises entre les fenêtres et les pans du plein jour. Il devait y en avoir une trentaine sans exagération. J'ai bien essayé de les chasser, mais c'est nono une mouche, j'avais beau avoir ouvert toutes les fenêtre en plus de la porte, elles se ruaient collectivement vers les résidus de bouts de fenêtre plutôt que de prendre la poudre d'escampette par les ouvertures que j'avais créées. J'ai donc entrepris des les chasser à mains nues. Résultat : je suis désormais une tueuse de mouche en série. Les pauvres étaient épuisées. Parce que dans une fenêtre, il n'y a pas beaucoup de nourriture pour une mouche. Alors, elles ne sont plus du tout alertes et vaillantes. C'est une sensation des plus désagréables de sentir une mouche dans ses mains. En tout cas, moi je ne prise pas trop.

J'ai donc abandonné ma pseudo tentative de sauvetage. De toute manière, je n'avais qu'un succès mitigé. Et puis, si des mouches qui me volent au dessus de la tête quand je dors ça m'horripile, lorsqu'elles sont coincées entre une fenêtre et un plein jour, elles ne me dérangent pas beaucoup. Mais à mon réveil, j'ai découvert un charnier. Il y avait à peu près vingt mouches mortes sur le bord de la fenêtre ou sur le plancher. Quelques unes ne l'étaient pas vraiment, ce qui était assez troublant, je dois le dire.

J'ai ramassé le charnier, fait disparaître tous les corps morts dans le fond de ma poubelles, un peu découragée. J'envisage de me munir d'un de ces trucs collants qui ornent (ornaient?) les chalets québécois envahis par les mouches, pour l'été prochain. Parce qu'il semblerait que je me sois installée juste assez à la campagne pour que j'aie à réfléchir à a cohabitation avec les moustiques de toutes sortes.

Je ne me rappelais pas à quel point Ahuntsic était un espace champêtre. Je croyais que mon idée de la banlieue en ville était un souvenir romantico tordu de mon enfance.

Faut croire que je me trompais.

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mercredi, août 15, 2018

Les règlements

Je ne suis pas allé à la garderie cette semaine, enfin pas encore. Parce que j'ai des boutons partout et surtout dans la bouche. Il faut que je fasse attention à tout ce que je mets dans ma bouche, ne pas prêter ma cuiller ou ma fourchette. Bref, faire beaucoup attention et moi j'oublie souvent que je dois faire attention. Alors je suis resté à la maison avec Maman et Coccinelle pendant deux jours. Comme je suis grand maintenant, j'aide beaucoup Maman avec Coccinelle, quand elle fait le dîner : c'est moi qui m'occupe de ma sœur. Je fais toutes sortes de choses avec elle comme lui mettre un chapeau de chien beaucoup trop grand pour elle, ça lui fait une drôle de tête, ce qui me fait rire. Ou encore, je lui lis mes livres préférés, particulièrement ceux de dinosaures et je rugis bien fort pour l'épater. Coccinelle me regarde toujours très attentivement. Je crois qu'elle aime ça quand je lui lis des livres.

Il fait encore chaud ces temps-ci alors je voulais souper au club. Grand-Mamie et Tatie sont venues nous chercher parce qu'il n'y a plus de rue, ni de trottoir devant la maison alors sortir avec la poussette c'est un peu compliqué pour une seule Maman. Juste avant de partir, j'ai trouvé une belle feuille d'autocollants de dinosaures. Je l'ai attrapée et je me suis dit que ce serait une belle activité à faire avec Tatie avant la baignade. C'est ce qu'on a fait. Sauf que les dinosaures étaient fragiles alors ils se cassaient quand j'essayais de les décoller avant de pouvoir les placer sur ma belle feuille blanche. Alors Tatie prenait les petits morceaux qui n'avaient pas décollés et les remettaient à la bonne place, et des fois, on riait vraiment beaucoup à cause de tous ces dinosaures pas de tête. C'était très agréable.

Après, on a pris la collation. Tatie avait des chips et des concombres. J'aime ça, alors je lui ai dit : « Tatie, nous on partage ok? » Elle a accepté après avoir jeté un regard interrogateur à Maman. Des fois je pense que les adultes croient que je ne les vois pas se poser des questions avec leurs yeux. Mais je vois tout, tout, tout.

Comme j'avais eu beaucoup de plaisir avec Tatie, j'ai omis de lui faire une liste d'interdictions. Surtout celle de se baigner avec moi. Elle nage bien Tatie. Et moi aussi, je suis capable de sauter du bord de la piscine, sans flotteur, et de nager jusqu'à Maman, mais seulement, si elle a les deux pieds pas terre, qu'elle me regarde et qu'elle dit : « go ». Maintenant que je peux faire cela, je ne veux plus mettre mes flotteurs, sauf pour aller sauter du tremplin. Parce qu'avec les flotteurs, je ne peux pas nager en dessous de l'eau, et c'est ça que j'aime moi, bon. Mais Maman et Papa, pensent que je ne peux pas faire ça tout à fait tout seul comme le grand frère de Chacha.

Par conséquent, c'est un peu plus compliqué de me baigner, parce que je ne veux pas mettre les flotteurs et mes parents ne veulent pas que j'aille à l'eau sans eux si je ne mets pas mes flotteurs. Quand je serai grand, comme le grand frère de Chacha, je vais faire comme je veux et nager tout le temps sans flotteur, Je me le promets!

Après la dernière baignade, j'ai pris un beau livre avec des enfants et des pirates et je me suis installé dans le divan du petit chalet et j'ai dit : « Tatie, viens me lire mon livre ». Nous n'avions pas terminé la lecture quand Maman a dit qu'on partait. J'ai attrapé le livre pour le continuer à la maison.

Ça été une belle journée, même si officiellement, je suis malade. Et demain, je passe la journée chez Grand-Mamie, tout seul avec elle.

J'ai hâte de voir ce que cette journée va me réserver.

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dimanche, août 12, 2018

Le 12 août, j'achète un livre québécois

Il y a cinq ans naissait, à l'initiative de deux auteurs québécois que je ne connaissais pas, la journée, j'achète un livre québécois. Déjà, à la première occasion, on en entendait parler en librairie et les clients étaient tout étonnés que nous n'ayons pas fait de mise en place pour l'occasion. Il faut savoir que c'était alors une première et que ça partait d'une page Facebook qui incitait les Québécois à collectivement penser à acheter des livres d'ici de tout acabit, mais ce n'était rien de plus qu'une bouteille lancée à la mer de l'internet. Alors, les libraires ont été surpris par la demande soudaine. L'année suivante, prévenues, la plupart des librairies avaient au moins fait une mise en place.

L'an dernier, nous avions des auteurs en séances de signatures. Plusieurs par succursale, ce qui a occasionné certaines anicroches dans les ballets entre deux auteurs et au final, trop d'événements en même temps c'est comme pas assez, on fini par s'y perdre et le succès est moyennement au rendez-vous, sauf pour l'achat des livres, parce que ça, année après année, c'est un succès qui ne se dément pas.

Cette année, nous avions une auteur de littérature jeunesse, éditée dans une maison d'édition dont j'ignorais l'existence il y a deux semaines. Il va sans dire que je ne connaissais pas davantage cette auteur pourtant prolifique. Elle s'est installée à l'entrée du magasin en début d'après-midi et elle a animé la boutique de très belle manière. D'abord, elle accueillait tous les clients avec un large sourire et expliquait la journée. Bien entendu, elle vendait d'abord ses livres, c'est le jeu, sauf que sa joyeuse bonhomie a fait des miracles pour les ventes d'autres auteurs québécois. Elle disait à tout le monde : « Si mes livres ne sont pas dans votre créneau, au moins faites fièrement votre 12 août ».

Par conséquent, tous les employés ont largement été pris à contribution dans la valse des suggestions de livres d'auteurs d'ici. Sans discrimination; romans, albums, BD, biographies, livres de sport, de cuisine, de croissance personnelle et tutti quanti. Et le personnel a fait sa part, moi incluse avant de quitter la succursale. J'avais appris, vendredi, qu'il y avait eu une augmentation de 323% des ventes de livres québécois le 12 août l'an dernier et ça m'avait réchauffé le cœur, pour tous ces auteurs qui sont trop largement inconnus.

Et en fin de journée, alors que l'auteur avait quitté depuis deux bonnes heures un homme est entré avec ses filles alors que je me battais avec le recyclage. Je l'ai immédiatement reconnu. Il était venu en magasin au début de l'hiver pour me parler de sa petite qui avait des difficultés en lecture et il trouvait ça terriblement triste parce qu'elle se détournait des livres, elle qui les avait tant aimé jusqu'à ce que la lecture devienne un devoir. Je lui avait alors suggéré de prendre un livre qui l'intéresserait lui, pour partager, avec sa fille, la lecture. Et évidemment, de commencer avec des choses faciles pour que la lecture devienne une réussite et un plaisir et non un devoir.

Alors, il m'a présentée à sa fille en lui disant que j'étais celle qui lui avait fait acheter : « Chloé et sa copine de lecture » qui avait permit à la fillette de débloquer de trouver le plaisir de lire, avec son papa. Je dois dire que j'ai vécu une vraie grosse émotion, les larmes me sont littéralement montées au yeux, mais c'étaient des larmes de joie. La petite est partie avec deux beaux livres québécois, fière comme une princesse qu'elle était d'avoir un livre avec presque pas d'images à lire avec son papa. Et lui est parti en me serrant la main et en me disant : « merci, merci, merci », comme si j'avais fait une vraie différence dans sa vie.

Aujourd'hui, c'était une journée de fête qui ne pouvait pas vraiment mieux se terminer.

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jeudi, août 09, 2018

Après la canicule

C'est bien connu, j'aime la chaleur. Enfin, j'aime l'été, parce que j'aime me baigner. Durant plusieurs années, j'ai largement fréquenté les piscines publiques de la métropole histoire de ne pas bouillir dans mon propre sang par les journées de canicule. Mais depuis trois ans, je profite largement du Club, petit havre de campagne en pleine cité, ce qui me permet de prendre mon souffle, même si j'y suis particulièrement attaquée par les moustiques de tout acabit. Entre quelques morsures et de trop longues journées à avoir tellement chaud que même respirer est ardu, je choisi les morsures.

Si je suis très heureuse d'avoir déménagé cette année, un élément de l'ancien appartement me manque : il y faisait généralement frais. En réalité, la température ne devenait insupportable qu'au bout de cinq jours consécutifs de canicule, pas avant. C'est vraiment le seul désavantage de mon nouveau nid : il y fait chaud depuis que j'ai emménagé. Dommage collatéral de la vie en immeuble, les courants d'air sont quasi inexistants. Ce qui explique sans doute pourquoi je vis pratiquement sur les quelques centimètres de mon balcon. C'est bien la seule « pièce » de mon logis dans laquelle je peux espérer vivre un courant d'air.

Et, soyons honnête, cet été, nous sommes gâtés en termes de chaleurs accablantes. À un point tel que la plupart des habitants de l'immeuble se sont munis de systèmes de climatisation. Par conséquent, ils sont très peu présents dans mon entourage, ce qui me laisse le loisir de profiter bien agréablement de pratiquement tout l'espace extérieur. Les seuls bruits que je perçois, sont ceux des climatiseurs. Et c'est un genre de ronron qui peut presque passer pour du silence une fois qu'on s'y est habitué.

Cependant, il est tout de même arrivé, depuis le début de l'été, que Dame Nature fasse une petite trêve dans les degrés et l'humidité ambiante. Pas longtemps, mais juste assez pour que mes oreilles toujours curieuses prennent connaissance des personnes qui habitent autour de chez-moi. Pas tant que j'aie cherché à espionner, mais une fois les fenêtres ouvertes, si je suis toujours, ou presque, toute seule sur mon balcon, forcément, je capte des bribes de vie. C'est ainsi que j'ai compris que la jeune voisine (je la crois au début de l'adolescence)¨avec qui je partage le balcon ne vit pas avec sa maman, mais bien avec une tante. Le cri du cœur qui l'a emportée lorsqu'elle a réussit à obtenir une communication internet avec son pays d'origine en faisant foi. « Maman » est un mot qui se ressemble dans beaucoup de langue, c'est aussi une chose que j'ai pu mesurer.

J'ai aussi été témoin, sans le vouloir, d'un moment d'intimités des corps qui s'entrechoquent, doucement et tendrement. J'aurais préféré ne pas en avoir conscience, par pudeur, mais en même temps, c'est aussi ça la vie. Et avec de jeunes enfants, dans un logis de la même dimension que le mien, je présume que la chambre à coucher n'est pas nécessairement l'endroit le plus approprié pour les parents de se rapprocher. Avoir des oreilles voyeuses comporte sont lot d'indiscrétions.

Mais surtout, j'ai pu mesurer la diversité des personnages qui m'entourent en humant les parfums des cuisines qui se sont échappées des fenêtres. Des odeurs que je ne reconnais pas mais qui mettent l'eau à la bouche à condition que ces appels olfactifs n'aient pas lieux tous en même temps.

Seulement, cette année, mon exploration reste bien sommaire, parce que de canicule en canicule, je n'ai eu que très peu d'occasion d'espionnage.

Il me tarde d'en avoir un peu plus, histoire de bien savoir dans quel environnement je me suis installée.

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dimanche, août 05, 2018

Nageurs dans le sang

Je n'ai que très peu de souvenirs de mon grand-père maternel. Il est mort jeune et moi je n'avais que cinq ans à son départ, forcément, ce n'est pas la personne de ma famille dont je me rappelle le plus. J'ai une mémoire tenace cependant, de lui debout dans sa piscine qui m'attend pendant que je me lance à l'eau sans flotteur. Je ne sais pas quel âge j'avais à ce moment-là, plus de deux ans, moins de cinq. Et je savais nager, toute seule.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai su nager. Je n'ai, par conséquent, jamais eu peur de l'eau. Très fière de mes aptitudes à me débrouiller dans cet espace liquide, j'ai toujours mis de l'avant le fait que j'avais appris à nager presque avant de savoir marcher. Pour moi, l'eau a toujours été un espace de jeu à nul autre pareil. C'était mon élément. Et ce l'est resté. C'est une des raisons pour lesquelles je prends des vacances dans des tous inclus. Ça me permet de jouer dans l'eau une bonne partie de la journée puis de somnoler à l'ombre en lisant un bon livre. Je peux difficilement trouver mieux, selon mes affinités toutes personnelles.

La semaine dernière, j'étais au Club, avec ma mère. Nous étions allées chercher Zazou à la garderie et il s'amusait avec ses amis depuis son retour. Nous attentions ses parents qui attendaient patiemment le réveil de Coccinelle avant de venir nous rejoindre. Il faisait chaud et Zazou voulait se baigner. Ma mère s'était donc mise à l'eau pour l'accompagner et il lui lançait des torpilles pour qu'elle les plonge pour lui. Frétillant d'impatience, je l'ai vu attendre que ma mère ait la tête sous l'eau pour sauter à son tour, sans flotteur et se diriger comme un as vers le fond de l'eau, là où la fusée et la grand-maman étaient rendues.

J'ai crié : « heille ». Mais avant que j'ai eu le temps de me dépêtrer de la table à pique-nique où j'étais assise, et que je m'approche de l'eau, une grand jeune-femme avait sauté devant moi et attrapé le garçonnet par les aisselles afin de le poser sur le bord de la piscine. Lui, ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Parce qu'évidemment, il pouvait nager vers sa grand-mère, il en est capable. Dans sa petite tête, il n'a rien fait de mal. Le problème, c'est qu'il ne sait pas qu'un moment donné il va avoir besoin d'air et qu'il a encore besoin d'un adulte pour se sortir la tête de l'eau.

Ses parents, qui arrivaient au moment de l'incident, sont devenus blancs comme des draps. Ma sœur a attrapé son fils et l'a obligé à faire un retrait pour lui expliquer que ce qu'il venait de faire était dangereux. Honnêtement, je ne pense pas qu'il l'ai compris. Moi, à son âge, je ne le comprenais pas. Par ailleurs, j'étais capable de nager la tête sous l'eau et la tête en dehors de l'eau. Zazou lui a encore quelques difficultés à avancer avec la tête hors de l'eau. Et je le soupçonne d'être moyennement intéressé par ce type de natation.

Je ne sais pas encore combien de sueurs froides il donnera à ses parents parce qu'il n'a pas peur, parce qu'il a confiance en ses capacités de nageur. Tout ce que je sais c'est que j'ai sans doute été une source de tourments pour mes parents, à force de candeur et d'absolue confiance en mon sang de nageuse. Parce que franchement, dans l'eau, je me sentais capable de tout.

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jeudi, août 02, 2018

Chaleur maghébine

J'avais connu cette demoiselle au détour d'une réunion sur le campus de l'université. Et tout de suite, on s'était plu. Durant les deux années qui avaient suivi, nous étions devenues, en quelque sorte, inséparables puisque nous étions impliquées dans la même association étudiante et que les postes que nous occupions chacune, nous amenaient à nous déplacer ensemble, à travers le Québec. Et même si on prenait nos rôles bien au sérieux, on a pleinement profité pour devenir d'excellentes amies, des complices accomplies.

Nous savions dès le départ que la fin de nos années de bac nous séparerait. Elle était fiancée avec un mec originaire de Tunisie qui étudiait en France. Par conséquent, elle se préparait à se marier en même temps qu'elle se faisait à l'idée qu'elle irait vivre dans un autre pays. Le fiancé, je l'avais rencontré un an avant le mariage, et là aussi, le contact avait été chaleureux et profondément humain. Si beaucoup de gens de notre entourage doutaient de ces futures épousailles, moi je m'étais mise à y croire comme mon amie y croyait parce que j'avais vu s'opérer la chimie entre ces deux êtres.

J'avais été ravie d'assister au mariage tout en étant triste de voir partir ma bonne amie vers des cieux qui ne m'étaient pas connus. Dans les premiers mois, on s'était écrit assez régulièrement. Et puis la vie faisant son œuvre, la correspondance s'était étiolée. Mais de temps à autres, je recevais un message qui annonçait la visite de mon amie et j'ai toujours essayé de me libérer un soir ou deux pour l'occasion, sans que ce soit toujours possible. Ce qui fait que la dernière fois qu'on s'était vu, c'était il y a à peu près une dizaine d'années.

C'est pourquoi, j'avais été surprise et ravie d'avoir un message d'elle la semaine dernière qui m'annonçait sa visite. Elle est venue avec son amoureux (toujours le même) et ils se sont assis à ma table, comme si nous nous étions vus la semaine dernière. On s'est raconté 18 années dans les détails, y compris les moins jolis. Pas de censure, pas de faux-semblants, pas de demies-vérités pour amoindrir les chocs. Et la soirée a passé à la vitesse de l'éclair.

J'avais l'impression qu'ils venaient à peine de débarquer quand ils mon fait réaliser que s'il ne se sauvaient pas dans l'instant, j'aurais un sérieux déficit de sommeil le matin venu. En partant, il m'ont chaleureusement invitée à aller les visiter en France et pour une fois, les conditions sont plutôt réunie pour que cette idée fasse du chemin dans ma tête. J'ai payé mes dettes et ils pourraient me loger sans que j'ai l'impression de marcher dans leur intimité.

Bref, ce fut une visite presque surprise, courte mais intense. Le genre de soirée de laquelle on n'attend pas grand chose mais qui fini par nous nourrir l'âme et le cœur. À répéter sans modération.

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