dimanche, juillet 29, 2018

Une aventure sur le balcon

Vers 19h45 hier soir, mon amie Geneviève est venue me porter un beau tapis rouge, une mijoteuse et un superbe coussin pour égayer mon divan, fait de ses blanches mains. C'était, en quelque sorte, un complément de cadeau d'anniversaire avec un peu de retard tandis que l'attendais ici avec un joli sac plein de bons livres pour son anniversaire à elle qui avait eu lieu dans la semaine. Elle profitait du fait qu'elle avait emprunter la voiture de sa mère pour venir déposer chez-moi des choses qui se transportent plutôt mal en métro. Par un heureux concourt de circonstance, elle devait rapporter la voiture à sa mère à seulement quelques rues de chez-moi.

Nous avions l'intention de marcher après avoir conduit la voiture à destination, mais l'orage qui menaçait depuis des heures a fini par éclater alors que nous venions de monter en voiture. Nous sommes donc revenues chez-moi conduite par la mère de mon amie et avons beaucoup ri de nous retrouver complètement détrempées après avoir traversé la rue jusqu'à la porte. Mais la plus était chaude et cette douche involontaire était presque agréable. Comme c'est souvent le cas avec les orages, il est vite passé et nous nous sommes installées sur la galerie pour boire une coupe de vin. J'ai fermé la porte derrière moi.

Au environ de 20h, mon amie a voulu aller chercher son téléphone et c'est là que nous nous sommes aperçues que nous étions embarrées sur le balcon. Tout était à l'intérieur. Argent, téléphones, clefs et tutti quanti. Heureusement que le balcon a un escalier. Je l'ai dévalé avant d'aller sonner chez une voisine avec qui j'ai déjà parlé en lui expliquant la situation pour qu'elle m'ouvre la porte de l'immeuble. Ce qu'elle a fait avec gentillesse. Mais voilà, la porte donnant sur le corridor était elle aussi verrouillée.

J'ai couru jusque chez-mon frère, le bousculant dans son retour à la maison, pour qu'il puisse appeler la concierge afin de m'ouvrir la porte. Ce qu'il a gracieusement fait. Mais voilà, on était samedi soir et la dame a une vie, alors bien entendu, elle n'était pas à la maison est ne pourrait pas être de retour avant 10 du soir et moi et mon amie bien débinées, étions toujours coincées sur le balcon. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j'ai emprunter des sous à mon frère, et Geneviève et moi sommes allées chercher une nouvelle bouteille de vin à l'épicerie.

Et on a patienté. Pendant 1h30 avant que le visage de mon amie ne s'illumine parce qu'elle voyait une femme pénétrer dans l'appartement pour nous déloger de la situation plus ou moins confortable dans laquelle nous nous trouvions.

En déménageant seule, j'avais bien peur de perdre mes clefs, parce que j'excelle à ce petit jeu. Je ne pensais pas cependant que ça m'arriverait alors que j'étais à la maison.

Conclusion : je dois impérativement faire faire des doubles de mes clefs.

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jeudi, juillet 26, 2018

Changer de faune

Ça fait maintenant deux semaines que j'ai recommencé à travailler depuis mon déménagement. Et j'ai pu constater une nette différence dans la faune qui s'avance vers les stations de métro sous ses nouvelles latitudes. D'abord, nous sommes nombreux au même arrêt d'autobus, tous vêtus pour le travail. Il m'apparaît évident que tout un chacun est levé depuis un moment déjà. Et on dirait que tout ce beau monde essaie le plus possible de faire attention à son voisin et ne parle pas trop fort comme pour ne pas brusquer l'éveil des concitoyens pris pour se lever à l'aurore un samedi matin.

Dans mon ancienne vie, je croisais, à ces heures et ce jour précis de la semaine, beaucoup, beaucoup de jeunes ou autres fêtards qui ne s'étaient pas encore couchés. Ils étaient bruyants et parfois un peu épeurants. Je ne me sentais pas toujours tout à fait en sécurité, surtout les matins d'hiver quand le soleil est loin d'être levé. Ça me donnait l'impression d'être un peu martienne de m'en aller travailler en empruntant les mêmes axes que ceux qui avaient attendu l'ouverture des stations afin de pouvoir retrouver leur lit sans avoir à débourser pour un taxi.

Maintenant, j'ai l'impression de vivre dans le sens du monde. Même si je trouve encore que 6 heures du matin, pour prendre l'autobus, c'est beaucoup trop tôt. Au moins dans un foule de quidam qui s'en vont aussi travailler, je me sens un petit peu moins marginalisée. Et surtout beaucoup plus en sécurité. Ceci ne veut pas dire que je ne croise pas de personnages.

Tenez, le vieil italien, il est déjà dans l'autobus quand j'y grimpe, en belle chemise colorée et en pantalon à plis. Sous sa crinière blanche ébouriffée, ses yeux noirs sont allumés. Il ne dit rien, mais observe au moins autant que moi. Il doit être le seul passager à ne pas avoir un téléphone intelligent. Il a plutôt son journal sous le bras, et il est évident qu'il attend d'être arrivé à destination avant de le déplier pour le compulser à son gré. Une fois dans l'autobus nous faisons à peu près le même trajet. Il va un peu plus loin que moi sur Jean-Talon pourtant, je suppose qu'il est hebdomadairement le premier client d'un café italien et que cette routine lui est importante.

Ou cette Congolaise, je le sais parce que je l'ai entendue dire qu'elle venait de Kinshasa, qui passe tout le trajet au téléphone à rassurer un quelconque membre de sa famille avant de débuter sa journée de travail. Elle est habillée pour travailler dans le système de santé. Je ne sais pas si elle est infirmière ou préposée, mais le résultat est le même, elle est maternelle et réconfortante et je me dis à tous les coups que je me sentirais entre bonnes mains si c'était elle qui me soignait.

En somme, je sais depuis le jour où j'ai décidé de déménager que de revenir vivre près de mes racines me serait profitable.

Je n'avais peut-être pas anticipé à quel point.

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dimanche, juillet 22, 2018

De beaux costumes de terre

C'était le jour des régates, au club. J'avais vu les bateaux le matin. C'était tellement plein qu'on ne voyait plus le gazon. Mais ce n'était pas pour les petits garçons, il faut avoir 10 ans pour y participer, je suis encore loin du compte. Alors j'ai plutôt joué près de la piscine avec mes amis. Je me suis encore amélioré à la nage et je veux très fort faire comme mes amis et nager sans flotteur. Oh que je veux réussir cet exploit!

Alors, je les regarde. Adé est une sirène, elle nage la tête sous l'eau pendant longtemps. Presque tous mes autres amis aussi nagent sans flotteur, si un parent est dans l'eau avec eux. Mais pas moi et je n'ai pas très envie de rester en arrière comme ça. En attendant, je nage « crès, crès » loin tout seul et je saute régulièrement du tremplin. Dès fois, je réussi même à me lancer à l'eau la tête la première. En fin d'après-midi, Maman m'a permis d'ôter mon flotteur pour que j'essaie de nager tout seul. Je bats très fort des pieds, mais j'ai un peu de difficulté à agiter mes bras en même temps, j'ai plutôt tendance à bouger la tête, ce qui ne me fait pas avancer beaucoup. Mais je compte bien persévérer et réussir.

Après le souper, Grand-Mamie et Tatie sont venues lire sur le bord de l'eau, près de la table où on mangeait. Je trouvais qu'elles avaient de bien curieuses lectures parce qu'il n'y avait pas d'images dans leur livre. J'ai demandé à Tatie pourquoi il n'y avait pas d'image. Elle m'a répondu que les mots qu'elle lisait lui permettaient de mettre des images dans sa tête. J'ai trouvé que c'était une drôle de réponse. À ce moment, j'ai vu que le petit frère d'Adé avait un petit objet dans la bouche. Je lui ai dit qu'il ne fallait pas mettre des petits objets dans sa bouche. Alors il l'a craché dans ma main. Moi, je m'en suis servi pour faire une pelle. Et je me suis mis à verser de la terre dans la main de Tatie.

Cha-Cha est venue me rejoindre. Elle ne se contentait pas de mettre la terre dans la main de Tatie, elle essayait de l'enterrer je crois. Tatie riait et disait d'arrêter. On l'a fait mais on a continué à creuser. J'ai dit à mon amie : « Dans ma tête, des fois je pense que je suis assez grand pour aller à l'école ». Cha-Cha m'a regardé en demandant : « Pourquoi? » J'ai bien réfléchis avant de répondre « Ben pour cravailler, il faut cravailler bien fort à l'école. » On a donc continuer notre besogne, en nous tartinant l'un l'autre allègrement, au passage. Un moment donné Tatie a dit : « Vous êtes sales comme des petites crasses!» J'ai dit que ce n'était pas vrai, mais Grand-Mamie a dit que c'était tellement vrai qu'on devrait prendre une douche avant de se baigner.

Quand Cha-Cha et moi on s'est présentés près de la piscine, tous les parents sont partis à rire. Papa a pris des photos de nous dans nos beaux costumes de terre et après il nous a passé sous le boyau d'arrosage. C'était très froid et très rigolo en même temps. Après, je suis allé rejoindre Maman dans l'eau pour qu'elle m'aide encore à apprendre à nager sans flotteur.

Ensuite, j'ai mis mon pyjama de dinosaure et je suis resté avec Papa pendant que Maman rentrait à la maison avec Coccinelle.

C'était mon privilège de grand.

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jeudi, juillet 19, 2018

Crever d'ennui

J'avais si peur de m'ennuyer en déménageant toute seule, si peur de la solitude justement. Ça fait vingt jours que je suis arrivée et je constate avec surprise que mon plus gros problème, actuellement, c'est justement que je ne me suis pas ennuyée une minute. Parce que l'air de rien, ces plages d'ennui sont nécessaires à la création, en tout cas à la mienne.

Je crois que je vivais pas mal seule depuis environ trois ans. En fait, mon ancien coloc et moi ne nous fréquentions que peu. On soupait ensemble par-ci par-là, ou on jasait un peu dans le couloir mais c'était presque comme si on avait des appartements contigus sans vraiment les partager. Ce n'est pas une décision qui s'est prise, c'est arrivé tranquillement, sans vraiment qu'on s'en aperçoive ni l'un ni l'autre je suppose et le clou dans le cercueil a sans doute été posé lorsque Ex-coloc a rencontré quelqu'un avec qui il a rapidement formé un coupe. Forcément, au fil du temps, il s'est mis à passer beaucoup moins de temps seul à la maison ce qui signifiait, entre les lignes, que les longues soirées de discussions que nous avons un jour partagées, finirait par s'étioler d'elles-mêmes.

Ça fait en sorte que pas grand chose n'a changé dans mes habitudes et mon mode de vie. Je mange seule, je lis seule, j'écoute la radio seule, je regarde un film seule ou je fais un casse-tête seule. Soit exactement ce qui était mon quotidien depuis fort longtemps. En plus, je n'ai plus à subir les jérémiades du chat qui n'était pas le mien et qui avait la voix et la dépendance pas mal fortes. Plus nécessaire non plus de rythmer mes allées et venues à la salle-de-bain en fonction des autres occupants des lieux. Ce côté des choses me plaît bien. Par contre, je ne peux pas sauter une semaine de ménage parce que c'est autour de l'autre de s'y coller; on ne peut pas tout avoir faut croire.

Et puis, malgré le fait que j'ai grandi dans ce quartier, il n'est pas resté inchangé durant toutes les années où j'ai vécu ailleurs. J'ai donc la curiosité éveillée. Je regarde et j'observe attentivement autour de moi à chacun de mes déplacements. Je me fais des espèces de courses au trésor mnémoniques pour essayer de retrouver le nom de commerces depuis longtemps disparu, ou le nom des familles qui habitaient à tel ou tel endroit.

J'ai parfois des petites surprises, comme de voir sortir une amie du secondaire de la maison parentale et d'apprendre, étonnée, qu'elle l'a rachetée et qu'elle y habite désormais avec ses trois enfants. Mais la plupart du temps, je n'ai que des images un peu floues parce que les années ont fait leur chemin sur les bâtiments comme sur moi.

Moi qui croyais crever d'ennui au bout de quelques minutes à peine, me voilà bien détrompée quand à mon propre caractère. Pour cultiver ma plume je vais devoir, comme ce soir, m'astreindre à l'écriture, que j'aille autre chose à faire ou pas.

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dimanche, juillet 15, 2018

Sortir dehors

S'il y a une chose que j'apprécie dans mon nouveau chez-moi c'est que j'ai un balcon. Avant, c'est vrai, il y avait une cours, mais pas de mobilier pour l'égayer et elle était très sombre, ça ne donnait pas tellement envie de la fréquenter. En tout cas, je ne le faisais que très peu. Il faut dire que la faune de la rue Dorion était plutôt particulière, je l'ai souvent raconté en ces pages. Et si j'évitais de vivre à l'extérieur de l'appartement, la faune elle s'y adonnait régulièrement, ce qui rendait mes extérieurs encore moins invitants parce que si j'ai entretenu, avec la plupart de mes voisins immédiats, des relations cordiales, je ne peux pas dire que je les fréquentais ni que j'en avais envie. Oh, ils n'étaient pas méchants, simplement nous n'avions pas grand chose en commun. Et j'avais vite fait de comprendre que si j'occupais l'extérieur, ça serait venu avec une certaine forme de fréquentation, après tout, dehors était leur terrain.


Bref, j'ai vécu à l'intérieur durant les neuf dernières années, sauf quand occasionnellement, j'allais visiter quelqu'un qui avait un extérieur acceptable. Je ne me doutais pas à quel point ça me manquait. Ici, j'ai un tout petit balcon que je trouve magnifique, parce qu'il est juste à moi et qu'il surplombe un petit bout de terrain gazonné. Devant ma porte, il y a un gros lilas qui parfumera agréablement les printemps à venir. Pour le moment, il se contente d'être beau et de bien habiller le mur de l'édifice d'à côté, incidemment, un Renaud-Bray, j'ai une vue imprenable sur la réserve de jeux, ce qui m'amuse beaucoup.

J'adore mon balcon. Il est juste assez éloigné de la rue pour que je n'entende pas la circulation, sauf d'occasionnels autobus, mais ils ne sont pas assez fréquents pour que cela me dérange. En plus, pour des raisons qui m'échappent, seule une autre locataire utilise son balcon. Les autres s'en abstiennent tous collectivement, à mon grand plaisir. Ça fait en sorte que j'ai comme une pièce de plus et que j'ai la foutue paix quand je suis-là. Alors, j'en profite. J'ai mangé à peu près tous mes repas sur le balcon depuis mon arrivée. On dirait que la nourriture goûte meilleur dehors, même quand ladite nourriture est un sandwich plate.

Pendant que je n'avais pas d'internet, j'ai lu dehors des heures durant. Exactement comme ce que je fais quand je pars en voyage dans un tout inclus. Mais la magie c'est qu'en revenant à l'intérieur j'étais dans mes affaires.

Le seul désagrément, ce sont les moustiques. Je ne sais pas s'il y en a beaucoup dans le secteur, mais en tout cas, ils m'ont trouvée. Je suis couverte de piqûres de la tête aux pieds (et de calamine aussi). J'en ai même une dans l'oreille droite, ce qui n'est pas du tout agréable, croyez-moi.

Malgré cela, je vais continuer à occuper l’appendice de mon appartement avec délectation. Il me semble que je suis juste un peu plus heureuse depuis que je le fréquente...

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jeudi, juillet 12, 2018

Nouvelles communications

Après un gros 10 jours sans rien pour communiquer avec le monde extérieur, me voici de retour dans la vie actuelle. J'ai enfin l'internet à la maison et je dois dire que je suis à la fois ravie de l'efficacité du service et du prix. Comme quoi, ça peut en valoir la peine de magasiner même si ça implique d'être débranchée sur une période un peu plus longue qu'anticipé à l'origine.

Mais aussi et surtout, j'ai changé de téléphone et de forfait téléphonique. Là aussi, j'ai magasiné et je me suis obstinée à retourner souvent sur toutes sortes de sites pour essayer de trouver quelque chose qui me convienne dans les prix qui me conviennent aussi. Je détestais mon ancien téléphone. Il était certes très joli, mais il n'avait pas de mémoire. Donc, impossible de prendre des photos de mes neveux et nièces sans avoir à en effacer des précédentes. J'avais toutes les peines du monde à faire les mises à jour et je ne pouvais pas avoir plusieurs applications par manque d'espace. Bref... Et puis, j'avais un forfait pas cher, pas cher, mais disons qu'il était mal adapté à ma vie. Je devais continuellement surveiller mon utilisation sur tous les plans, à la fois en données cellulaires et en minutes téléphoniques. Ce qui fait que je me suis retrouvée presque totalement coupée du monde dans les derniers jours. Il ne me restait que quelques minutes d'appel avant que je me tanne et que je décide qu'il était vraiment temps de changer de téléphone et de forfait.

Évidemment, tout est arrivé en même temps, l'internet et le téléphone. J'ai essayé de synchroniser mes deux téléphones, mais j'en ai été complètement incapable. En me sentant idiote au passage il va sans dire. J'ai fini par comprendre que mon ancien téléphone ne collaborait que très peu avec moi, ce qui empêchait la réussite de mon projet. Mais bref, j'ai dû passer des heures à transférer manuellement tout ce que j'avais d'un appareil à l'autre, y compris les numéros de téléphone de mes correspondants. Me connaissant, j'ai certainement fait une série d'erreurs de retranscriptions. Alors, si vous trouvez que je suis soudainement bien absente, j'utilise probablement un numéro comportant une faute de frappe.

Tout cela pour dire que j'ai passé la plus grande partie de la journée de mardi la tête dans les écrans. Après un sevrage imposé quand même assez long, je suis sortie de l'expérience avec un mal de bloc à tout casser. Heureusement, je n'avais pas tout à fait terminé la série de romans fantastiques que j'avais entamé avant ma plongée en apnée, alors je me suis vautrée dedans avec bonheur. Ça a fait du bien.

Au final, j'ai réalisé que j'avais réussi avec brio l'adaptation à ma nouvelle existence. Sans me sentir seule ou isolée une seule minute, malgré les conditions adverses. Je crois que j'ai bien choisi, à la fois le quartier et l'appartement juste assez petit pour que je me love confortablement dans mon nouveau cocon.

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mercredi, juillet 04, 2018

Le meilleur plongeur du monde

Il fait très chaud ces temps-ci. Trop chaud pour faire des beaux dodos. Alors, des fois, je me réveille un peu bougon. Mais pas tout le temps. Tiens, l'autre après-midi quand je me suis réveillé de ma sieste, il y avait Papa couché à côté de moi dans mon lit. Oh que j'étais content qu'il soit-là, avec son beau sourire. Je me suis dis que je pourrais lui faire plaisir à mon tour, donc je lui ai dit en lui flattant le visage : « Papa, moi j'ai mis le bordel dans ma chambre avant de faire mon dodo, alors je vais tout ramasser avant qu'on parte au club ». Et je l'ai fait. Papa était très content de moi et Maman aussi, quand je le lui ai dit elle m'a dit qu'elle était très fière de son grand garçon.

Ce qu'il y a de plaisant quand il fait chaud comme ça, c'est qu'on va souper tous les jours au club. Et au club il y a une belle piscine. Maintenant que j'ai pris des cours de natation avec Grand-mamie l'hiver dernier, je suis très, très bon dans la piscine. Avec mon beau flotteur de crabe, bien entendu. Je n'ai pas le droit de jouer sur le bord de la piscine sans mon flotteur. Des fois, je trouve ça un peu plate parce que ça limite un peu mes mouvements quand je veux taper sur l'eau avec une nouille en mousse. Mais la plupart du temps, je m'en accommode très bien.

D'autant qu'avec mon flotteur, je peux sauter dans l'eau. Et je le fais avec ravissement. Même que je saute du tremplin. Oui, oui, pour vrai de vrai. Tatie, elle ne me croyait pas quand je lui ai dit que j'avais sauté du tremplin avec mon ami. Alors, je le lui ai montré. Je me suis avancé bien sur le bout du tremplin et je me suis laissé tombé dans l'eau. Quand j'ai ressorti ma tête de l'eau je l'ai regardée et j'ai dit : «  T'as vu, Tatie? T'as vu? » Elle riait et m'applaudissait avec Papa. Je me suis ensuite dirigé vers le bord de la piscine ou Papa m'a repêché et je suis retourné sur le tremplin, encore et encore.

Ensuite, Papa m'a appris à sauter plus loin du tremplin en pliant mes jambes. Je n'ai pas réussi tout de suite à faire comme il disait, mais un moment donné, j'ai attrapé le tour. Alors là, je sautais vraiment loin. Oh que j'étais content de moi et Papa aussi! Je me sentais grand. C'est agréable de se sentir grand. Il y avait aussi mon amie Cha-Cha et des grands qui sautaient du tremplin. Ce qui fait que je devais attendre en bas du tremplin que la personne devant moi ait sauté avant de grimper dessus. Sinon la sauveteur sifflait. Quand la sauveteur siffle, ça veut dire qu'on fait quelque chose d'interdit, comme courir sur le bord de la piscine. J'étais bien impatient, mais je faisais comme elle dit sinon peut-être qu'elle aurait dit que je n'avais plus le droit de sauter.

Après, mon amie Cha-Cha et moi on a dit à Tatie que c'était à son tour de sauter. On lui a donné un défi, il fallait qu'elle saute la tête la première. Moi, un jour, je vais sauter la tête la première, mais là. Je ne suis pas encore capable. Tatie, elle, a réussi. J'étais très impressionné. Je crois, qu'elle aime moins ça que moi sauter, parce qu'elle ne l'a fait juste une fois. Tant mieux, parce que ça m'a permis de bien me pratiquer pour sauter loin, loin, loin du tremplin. Comme ça, quand Maman est passée tout près avec Coccinelle, elle a rit doucement, fière, fière de moi et m'a dit que j'étais le meilleur plongeur qu'elle connaissait.

Comme Maman elle connaît tout, ça veut dire que je suis le meilleur plongeur du monde entier.

En tout cas, c'est ce que je crois.

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