mercredi, avril 29, 2009

Premier envol

J’ai les amitiés éparpillées sur le Globe, depuis longtemps. Certaines d’entre elles, peut-être, survivront mieux à l’éloignement que d’autres. Mais ce n’est pas le propos aujourd’hui. La facilité des communications actuellement donne l’impression que rien n’est plus si loin qu’autrefois, et pourtant…

Un de mes amis est parti étudier dans un pays où l’hiver n’est pas vraiment un hiver. En tout cas, pour quelqu’un qui est né ici. De l’autre côté d’un océan. Il a quitté le Québec avec une peine en bandoulière. Partir pour le bout du monde dans cet état d’esprit n’est pas facile, pour personne. Surtout quand la personne qui nous fait saigner le cœur vit justement dans ce bout du monde. Alors, forcément, on ne décroche pas autant qu’on le devrait. Et quelquefois même, on fait un fou de soi.

Alors, on se sent seul et isolé. Alors on a l’impression d’avoir pris toutes les mauvaises décisions en oubliant de considérer les bonnes.

Il arrive même qu’on se mette à dos les quelques individus que l’on connaissait avant l’arrivée.

Et la solitude éclot autour de nous. Comme les pétales d’une fleur qui courtise la lumière. Le doute vient prendre sa place dans notre univers, et les remises en question se multiplient.

Les appels à l’aident sonnent creux. Accentués par la distance, les décalages horaires et le sentiment grandissant d’être de trop partout. On se tait alors davantage. Pour ne pas déranger davantage. On se nie aussi au passage. On oublie à quel point on a autrefois été là pour les autres lorsqu’ils en avaient de besoin et on se convainc que notre détresse déçoit tout le monde.

Évidemment, certaines gens qui auront croisé notre vie à cet instant précis, seront convaincus qu’effectivement, c’est trop lourd pour entreprendre ne serait-ce qu’une amitié.

Cependant, il reste les autres, ceux qui nous suivent depuis assez longtemps pour être capables de nous pardonner de ne pas aller si bien que cela. Je fais partie de ces gens pour cet ami éloigné.

Je lui ai promis de lui écrire tous les jours, pour le consoler. Ma manière toute personnelle d’essayer de l’aider, même minimalement.

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