mardi, décembre 23, 2008

Noël en accélération

Dans notre société de consommation, Noël, dans le commerce de détail, est une saison haute en couleurs et en mouvement. Rien à faire les clients s’additionnent les uns aux autres, et plus on s’approche de la date fatidique, plus ceux-ci ont tendance à être désagréables. Des « heille chose, j’ai besoin que tu me trouve ce machin-là » qui donnent sincèrement envie de réponde : « heille chose toi-même, tu ne vois pas qu’il y a dix clients en avant de toi au comptoir d’information? » sont réellement monnaie courante. Sans compter le nombre incroyable de fois où quelqu’un se fait engueuler parce que Renaud-Bray ne rembourse pas, selon ses politiques, c’est plutôt échevelés et vannés que les employés reprennent le chemin du retour.

Mais c’est aussi une saison où des gens qui sont ici un peu plus connus que la moyenne du monde en profite pour sortir de leur tanière, Noël oblige. Alors, ça peut devenir très drôle. Hier, dans ma succursale de la Rive-Sud il y avait Roy Dupuis. Je ne peux pas dire que je sois plus fan qu’il ne le faut. C’est un acteur de beaucoup de talent dont je respecte infiniment le travail, cependant il ne fait pas partie de ceux devant lesquels j’ai pu me pâmer. Sauf peut-être, à l’aube de mon adolescence lorsqu’il interprétait Ovila Pronovost dans Les filles de Caleb. Pour le reste, le type de charme qu’il véhicule ne me touche que moyennement. Ce qui n’est pas la même chose pour l’ensemble des employés de ma succursale, semblerait-il.

L’acteur ci-haut mentionné n’avait pas fini de franchir la porte que la nouvelle se répandait parmi nous comme une traînée de poudre, chacun trouvant un moyen quelconque de faire un tour dans la section où il s’était arrêté, l’air de rien. Gars comme fille. Je m’attendais un peu à ce que les filles se précipitent pour voir, en dehors d’un écran, le personnage, mais de voir les gars s’y ruer aussi, cela m’a bien amusée. Heureusement pour lui, les clients ont été beaucoup plus discrets.

Toujours est-il que le moment qui m’a le plus fait sourire fut lorsqu’il fut le temps pour lui de passer à la caisse. Aucun caissier de voulant plus aller prendre sa pause afin d’avoir la chance de le servir. Moi, je riais dans ma barbe imaginaire en signant des dépôts. Alors, il y avait beaucoup plus de monde derrière le comptoir que normalement à cette heure, ce qui a grandement accéléré le processus. Comme quoi, ce type de visite dans un commerce de détail peut avoir de net avantage sur les emplettes de l’ensemble des quidams qui s’y trouvent.

Donc, si vous voulez un conseil pour être rapidement servis lorsque vous faites vos achats de Noël, épiez les mouvements des personnalités connues qui se trouvent dans le même endroit que vous et ruez-vous sur les caisses en même temps que cette personne. C’est efficace, je vous le garanti!

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mercredi, décembre 17, 2008

Le transport en commun vous dites?

Mardi dernier, la première neige s’abattait sur le Québec. Paralysant les routes comme si nous n’avions jamais vu la neige tomber sur cette partie du monde. Pas vraiment impressionnante cette tempête, quelques vingt centimètres en plusieurs heures. Rien que de très ordinaire pour un mois de décembre, quoi. Un ami donnait un spectacle sur le Plateau Mont-Royal pour la première fois depuis longtemps et il n’était pas question que les copines et moi manquions cet événement. Prenant notre détermination à bras le corps, nous sommes montées dans l’autobus St-Catherine en direction est pour nous rendre au métro Papineau afin d’attraper un transfert. Mais voilà que dès que notre autobus a quitté la rue St-Catherine pour continuer sa route sur De Maisonneuve, le chauffeur nous annonce que la rue est tellement bloquée qu’il nous laissera au métro Frontenac. Bref, tout était tellement bouchonné que nous avons dû marcher pendant 25 minutes pour nous rendre à notre point d’arrivée.

Mercredi, je veux aller au club vidéo : pas d’autobus du tout sur la ligne qui m’y mène ordinairement : je dois donc me taper la marche dans la neige slocheuse.

Jeudi, j’entre dans le métro bien en avance sur mon horaire afin d’aider mes collègues en ces jours de rush qui précèdent Noël. Une station plus tard, on m’annonce que la ligne verte est en arrêt pour un temps indéterminé. Je prends un bus, beaucoup trop plein pour son habitude qui réussit, cahin-caha, à se rendre à destination. Résultat, je suis arrivée en retard au travail, même si j’étais partie trois heures en avance.

Vendredi, je quitte le travail à quinze heures trente. Et j’arrive à la maison à dix-huit heures à cause des multiples ralentissements sur les lignes d’autobus et de métro.

Samedi, ce sont les autobus de la Rive-Sud qui s’y mettent. Deux autobus manquent à l’appel sur la ligne qui relie Montréal à Brossard. Résultat, je suis en retard pour la deuxième fois de la semaine (ce qui ne m’arrive jamais) en plus de me retrouver coincée dans un autobus double bondé (il est huit heures trente).

Dimanche, je pars de chez ma mère et je me retrouve coincée derrière une gratte; je manque mon transfert et je dois attendre vingt minutes supplémentaires avant d’arriver à la maison.

Lundi soir, j’arrive sur la ligne verte pour mon transfert, le quai est bondé dans la direction que je dois prendre. Direction ouest, les trains passent aux deux minutes. Direction est aux huit minutes. Heu? Alors j’ai marché jusqu’au métro Papineau pour prendre un autobus, qu’évidemment, j’ai manqué d’une minute.

Et on nous dit d’utiliser le transport en commun dans les périodes de neige. Plus sur que la voiture dans ces moments. Moi, je commence à avoir des sérieux doutes. Mais bon, je n’ai pas de permis de conduire, alors mon choix est passablement limité et je suis victime de toutes les avanies de ce moyen de transport.

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mardi, décembre 09, 2008

La justice et l'amour

Il y a quelques semaines, j’ai écrit Croire en toi à l’attention de quelqu’un qui m’est particulièrement cher. Quelqu’un qui, comme moi, se prends dans les rets des amours marbrés d’iniquité. J’ai essayé de sécher quelques larmes au passage, comme souvent je le fais lorsque je vois une amie pleurer. Mais voilà que récemment, un jeune homme que je ne connais pas a commenté ce texte. Alors je vais prendre ici le temps de lui répondre.

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C’est difficile aimer. Je comprends ta colère, ce désir d’absolu et que la souffrance vécue soit rendue au centuple à la personne qui est l’auteure de la nôtre. Je comprends l’urgence de voir la peine s’atténuer, se fondre dans le décor de ta propre existence pour ne devenir qu’une petite part de toi, plus ce qui prend toute la place. L’envie d’assener une claque au visage de celle qui t’a ainsi trahi. Un premier vrai chagrin d’amour, tu sais, quel que soit l’âge que l’on a lorsqu’il survient, laisse des marques profondes en soi. On se sent désabusé et on se demande qui nous aimera un jour comme cette personne avais su le faire.

Tu sais, je crois que même si elle n’avait pas trouvé un autre homme à aimer, si peu de temps après toi, tu te serais quand même retrouvé avec des incompréhensions immenses à gérer, et, probablement, tu te serais dit : « si au moins il y avait quelqu’un d’autre, je pourrais comprendre pourquoi elle est partie ». Malgré le fait que ce soit toi qui as mis fin à la relation dans les faits. Parce qu’elle manquait de courage, selon tes propres termes. Peut-être effectivement est-elle lâche. Peut-être, en contre partie, est-ce toi qui sais aimer assez pour laisser partir quelqu’un qui ne peut plus t’aimer. Peut-être as-tu simplement suffisamment d’estime de toi pour ne pas de contenter des débris de ce que tu as déjà eu en totalité.

Je ne crois pas que la douleur qu’elle pourrait ressentir dans des peines futures soit la solution à ta souffrance actuelle. Même si tu y crois fermement à l’heure qu’il est. Les coups en amour ne se comptent pas ainsi. Laisse couler la peine. Dans tes veines comme dans tes yeux. Guéris-toi à l’aune de tes possibilités toutes personnelles. Écris. Écris comme tu sais le faire. Je ne sais pas qui tu es, mais je sais que tu possèdes les mots comme ils sont miens. Je reconnais la verve, l’élan qui m’habite dans le commentaire que tu as laissé sur mes sentiers. Ça ne répare rien, mais ça me permet en tout cas, de faire le point sur ce qui me blesse.

Tu es bien jeune pour toucher le désespoir. Je ne dis pas que celui-ci est futile, bien au contraire, il me semble très tangible. Cependant, j’ai appris, après toutes ces années d’échecs amoureux et de célibat endurci que tout espoir est permis à condition d’y croire un peu. À condition que tu te laisses la chance d’ouvrir ton cœur une nouvelle fois, lorsque tu y seras prêt pour permettre à nouveau à l’amour de faire son sillon dans ton existence et qui sait, peut-être, aimer et être aimé aussi entièrement que tu sembles l’être.

Non, il n’y a pas de justice en amour, seulement une infinité de possibilités que ce soit mieux, encore, la prochaine fois.

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mercredi, décembre 03, 2008

L'appel de l'Homme

La lune dessine des sentiers sur les lattes de ton plancher, les lumières sont depuis longtemps fermées, mais je ne dors toujours pas. Tu t’es glissé dans les bras de Morphée depuis longtemps déjà. Je m’étire pour te regarder dormir. Tes cheveux se sont défaits sur ton visage alangui pendant que je cogite de toutes mes forces. Je ne devais pas être là, et je le sais. Nous ne trompons personne, c’est clair, mais il m’apparaît évident que je me trahis moi.

Il y a des hommes comme cela qui se gravent mes veines et se fichent dans mon cœur. Parmi tous ceux que j’ai pu croiser dans ma vie, tu es sans doute celui qui a laissé les marques les plus profondes. Pourtant je sais que l’inverse n’est pas vrai. Je sais que je ne serai jamais celle pour laquelle tu vas pleurer. Je suis celle qui console, qui panse, qui sera toujours là dans tes spleens, tes absences. J’ai le sentiment que tu me garde sur ton corps parce que je suis une forme de plénitude bien inoffensive. Je bouge un peu pour désengourdir mes membres écrasés par les tiens. Et je m’aperçois que tes yeux noirs sourient dans l’obscurité.

-Tu vas jouer à la « pi-tourne » encore longtemps? Me dis-tu en caressant ma chevelure emmêlée.

Je soupire.

-Allez, dis-moi ce qui se passe dans cette petite tête ébouriffée.

-(Large soupir, encore) Hum… Si je te dis que tu n’es pas obligé d’être mignon avec moi tu me répondras quoi?

-Je ne suis pas mignon

-C’est bien ce que je pensais.

Je m’appuie sur mon coude pour te regarder vraiment. J’ajoute

-Oui, tu es mignon. Tu me dis toujours ce que tu penses que je veux entendre. Et ça marche. À toutes les fois. Tu as comme une clef qui te mène à moi. À l’intérieur de moi. Mais, sincèrement tu n’es pas obligé d’en faire tant avec moi parce que tu es toi et c’est amplement suffisant. Tu m’as eue au premier regard. Platement. Pas besoin de séduction. Et moi, je ne t’aurai jamais comme cela. Je le sais, et tu le sais aussi.

Tu me regardes ahuri pendant que je m’assieds sur le bord du lit, pas tout à fait partie mais pas tout à fait là encore. J’ai toujours été douée dans les fuites matinales, lorsque le soleil tend à déchirer l’aurore pour illuminer le monde dans lequel je vis. Tant qu’à m’être ainsi dévoilée, je plante un baiser sur tes lèvres chaudes, ces lèvres que j’ai tellement rêvé de mordre jusqu’au sang en murmurant : « à bientôt, peut-être ». En espérant bien inutilement que la prochaine fois, je saurai résister à ton appel.

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