dimanche, mars 10, 2019

Je ne m'ennuie pas

Ça fait maintenant trois mois que je vais à la garderie. J'aime beaucoup ça, parce qu'il y a plein d'amis à la garderie. Pas que je m'ennuie chez-moi; l'ennui, je ne connais pas encore vraiment cela. J'ai tellement de choses à découvrir et évidemment, je veux tout goûter pour commencer. Je trouve que mes parents sont bien fatigants quand ils m'ôtent des choses de la bouche, c'est une si belle manière de connaître mon environnement, mais des fois, je regrette un peu d'avoir goûté parce que ce n'est pas toujours bon. Le citron, par exemple, il est très joli et très tentant avec sa belle couleur jaune, mais il me fait cracher et cracher encore quand je le mets dans ma bouche.

Je ne marche pas encore sur mes deux jambes, en tout cas, pas toute seule. J'ai une voiturette qui m'aide beaucoup et j'adore ça, et aussi bien des paires de bras pour m'aider à avance un peu. Sauf que je suis une championne du quatre pattes. Tellement que j'ai pu montrer à une amie de la garderie comment on fait pour se déplacer vite, vite et rattraper les grands qui marchent sur leurs deux pattes. Je n'aime pas être laissée en arrière, qu'on se le tienne pour dit. Surtout quand mon frère fait quelque chose. Dès qu'il commence un jeu qui bouge et que je le vois, je veux participer. Lui, ne veut pas tout le temps. Même pas souvent. Mais je me dépêche d'arriver dans le jeu et je prends tous ses bonshommes d'une main pour me les mettre dans la bouche. Mes parents m'appellent Godilla. Et mon frère n'est pas content.

J'aime aussi beaucoup faire des culbutes. Je suis très bonne, si on m'aide. Je ne parle pas encore, mais je sais me faire comprendre. Les gestes, c'est très bien. Je peux montrer que je veux faire une culbute, il y a toujours un adulte pour m'aider à la compléter. Je peux aussi faire aller mes doigts vers moi en montrant quelqu'un pour que ce soit clair que je veux jouer avec cette personne-là. Je sais dire non, avec le mot et avec ma tête. Et ça me fait beaucoup rire de faire non. Et je peux faire des câlins. Je suis la meilleure petite fille de mon entourage distributrice de câlins, c'est certain. Et c'est moi qui choisi à qui et quand je les fait. C'est très bien ainsi.

J'ai eu un an cette semaine et j'ai découvert de très belles choses en ayant cet âge. Par exemple que j'aime beaucoup certaines chansons et que je peux commencer à les chanter. Ben, je fais l'air, je ne connais pas encore les mots, sauf que je sais que ça viendra. Mon frère, il les connaît les mots, alors il les chante pendant que je danse à côté de lui, très heureuse qu'on partage une activité.

Mais surtout, Maman m'a installée à la petite table du salon avec un joli crayon de couleur et du papier. Ça a été une découverte majeure. Je peux mettre la couleur sur le papier. J'adore ça. Et c'est quelque chose que je peux faire toute seule, presque complètement, j'ai juste besoin qu'on m'aide à m'asseoir à la table. Après, je suis partie pour plusieurs minutes de pur bonheur. Et quand je suis fatiguée de dessiner, je peux déchirer le papier, ce qui est tout aussi amusant.

Et à la fin de journée bien remplie comme celle-ci, je tombe de fatigue, bien heureuse de retrouver mon lit dans la chambre que je partage avec mon frère. Je dors alors à poings fermés parce que je sais que demain je serai occupée à découvrir encore tout plein de belles choses que je ne connais pas encore aujourd'hui.

J'aime ma vie.

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dimanche, janvier 13, 2019

Championne des belles façons

Lundi dernier, j'ai commencé la garderie. Oui, oui. Et j'en suis bien contente. J'aimais beaucoup être toute seule avec Maman, parce que Maman c'est la plus belle, merveilleuse, gentille personne au monde. Mais j'avais envie d'avoir des amis. Et juste quand je suis arrivée à la garderie, j'ai vu qu'il y avait plein d'amis dont une de mon âge qui marche à quatre pattes, exactement comme moi. On s'est reconnues dès que j'ai été sortie de mon habit de neige et je suis partie jouer sans un regard en arrière pour ma mère. Après tout, je n'avais aucune raison d'avoir peur, mon frère y va tous les jours et rentre à la maison après. J'ai donc sauté dans l'aventure sans aucune espèce d'hésitation.

Je suis une jeune personne rieuse et souriante. J'aime les gens. Même ceux que ne vois rarement. Si mes personnes de confiance (Maman, Papa, Zazou et des fois Grand-Mamie) accueillent des gens chaleureusement, je ne vois pas pourquoi je ferais autrement. Alors tout à l'heure, chez Grand-Mamie, je suis allée voir à la porte quand ça a sonné. Là, il y avait Francis et Tatie. Je le sais parce que Maman l'a dit, mais je ne les reconnais pas encore. Je ne les vois pas assez souvent pour dire que je me souviens d'eux d'une fois à l'autre, mais ils ne me font pas peur, ça c'est certain. Alors je les accueille de mon sourire le plus éblouissant et ils semblent très satisfaits.

J'aime beaucoup être indépendante, aller où je veux comme je le veux. Généralement pour trouver des bras qui accepteront de me prendre si je fais d'assez belles façons. Et je suis pas mal championne des belles façons. Alors je réussi pas mal tout le temps à trouver une paire de bras charitables, jusqu'à ce que je décide que c'est assez et que je veux retourner me promener. Si je vois un chat, par exemple, c'est certain que je veux aller le voir. Martini, le chat de Grand-Mamie il ne me laisse pas beaucoup faire. Je peux à peine le toucher et il va aussitôt se cacher. Je trouve ça bien dommage parce que je voudrais tant lui donner des bisous. J'adore donner des bisous. J'en donne à Yata, mon chat à moi, et à mon lapin, et à mon chien et à Maman et à Papa et à Zazou.

Des fois aussi, j'en donne à d'autres personnes. Tenez aujourd'hui, j'ai beaucoup joué avec Tatie. Elle m'a fait rire au souper parce qu'elle parle comme moi. Et elle joue avec moi un peu, même si elle joue aussi avec Zazou qui est, aujourd'hui, un super héros. Et puis, elle m'a fait danser, elle a aidé Papa à mettre mon pyjama, en me faisant des beaux sourires très chaleureux. Je me sentais en confiance et surtout, je voulais lui montrer que j'avais apprécié ses efforts et sa gentillesse. Alors quand elle m'a remise à Maman, je lui ai fait un sourire dévastateur et je lui ai donné un bisous. Je crois qu'elle était ravie parce qu'elle m'en a donné un aussi

Couchée dans mon lit, je suis déterminée à passer une bonne nuit, parce que demain je retourne à la garderie. Mais ça se peut que je me réveille une fois ou deux, ou quatre, juste pour m'assurer que Maman est près de moi.

Bientôt, je serai assez grande pour dormir d'une traite toute la nuit. En tout cas, je l'espère.

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dimanche, décembre 30, 2018

L'infirmier

Moi, les fêtes de famille du côté de ma mère, j'aime ça et je n'aime pas ça en même temps. Je n'aime pas ça parce qu'il n'y a pas d'autres enfants que Coccinelle et moi et j'aime ça parce que j'aime ma grand-mère de tout mon grand cœur de petit garçon. Et puis Noël, c'est bien parce que je peux mettre mes beaux vêtements neufs et que Geoffroi est là et il n'est pas souvent là. Geoffroi c'est mon oncle et lui il sait jouer. On a eu beaucoup de plaisir avec mon joli train en bois. Et j'ai eu presque autant de plaisir à déballer mes cadeaux et ceux de Coccinelle, et ceux de Papa et ceux de Tatie aussi. Je suis le meilleur déballeur de cadeaux de cette famille, c'est certain. Heureusement qu'ils m'ont pour les aider.

Cette année, comme je suis grand, j'ai mangé à table avec tout le monde entre Tatie et Papa. Ça fait longtemps que j'ai compris que ça ne donne pas grand chose d'essayer d'attirer l'attention de Papa quand il est en train de parler avec les cousins et les frères de Maman. Il est beaucoup trop occupé à écouter. Du côté de Tatie, c'est plus efficace, comme ça je peux manger plein de noix sucrées que j'aime beaucoup, même si je suis obligé de dire merci à toutes les fois où elle en met dans mon assiette.

Mais cette année, c'est aussi celle où Grand-Mamie elle est malade. Je le sais depuis avant Noël parce qu'on devait aller au théâtre ensemble il y a quelques jours, mais on n'a pas pu parce que déjà était malade ce jour-là. D'habitude, Grand-Mamie passe la soirée assise au bout de la table. Sauf que là, elle était assise dans sa chaise de lecture. J'en ai profité, vous pensez bien. Je me suis faufilé par en dessous de la table pour aller la retrouver et on a lu des livres ensemble. Je pense par ailleurs, qu'elle devrait renouveler son stock de livres, parce que ce sont des livres de petits qu'elle a, je trouve. Moi, j'aime les livres de grands, ceux dans lesquels il y a beaucoup de mots, comme mon livre de légendes québécoises que j'ai à la maison. Des livres avec presque pas de mots et beaucoup d'images, c'est pour les bien plus petits que moi voyons, alors je l'ai dit à Grand-Mamie.

Après la lecture, j'ai mis mon pyjama et je me suis installé devant la télé pour écouter un film. Moi, je n'écoute pas souvent de film. C'est juste pour les moments spéciaux. Et Noël, c'est spécial. Je suis allé chercher Grand-Mamie et je lui ai dit de se coucher à coté de moi pendant mon film. J'étais vraiment content, me semble que c'est bien meilleur le cinéma quand on a une grand-maman avec soi.

Mais le lendemain de Noël, Grand-Mamie était toujours malade. Maman a décidé d'aller l'aider à aller faire du ménage. Moi, je suis allé avec elle pour m'occuper de Grand-Mamie, elle en avait bien besoin. On s'est collés, je lui ai raconte plein de choses et on a encore lu les livres qui sont chez elle.

Maintenant, elle va mieux. Je suis certain que ma visite a fait toute la différence.

Quand, je serai grand, peut-être, je deviendrai infirmier...

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jeudi, décembre 27, 2018

Premier Noël

Noël, je ne sais pas ce que c'est. En tout cas, pas vraiment. Après tout, je n'ai que 9 mois et 4 dents. Mon frère en parle beaucoup, il est très content que ce soit Noël et de mettre ses beaux habits. Moi, tant que Maman, Papa et Zazou sont là, je suis contente. Même si je ne sais pas trop ce que c'est Noël, on est allés chez Grand-Mamie et il y avait là plein de gens. Des gens que je ne connais pas et qui parlaient fort, mais comme toute ma famille semble aimer ces étrangers j'ai affiché mes plus jolis sourires et je ne me suis pas faite trop sauvage.

On a déballé les cadeaux près beau sapin illuminé. J'étais personnellement beaucoup plus intéressée par la crèche et le village sous le sapin que par ce qu'il y avait dans les paquets. Sauf si c'était des jeux pour Zazou. Parce que tout ce qui est à Zazou m'intéresse. Je suis chanceuse, il me laisse jouer avec ses jouets, la plupart du temps. Mais des fois, quand je veux participer à la création d'une ville ou autre chose du genre il dit non. Je ne comprends pas pourquoi, parce que le morceau de plastique de sa ville est aussi bon que la petite voiture de bois dans ma bouche.

Maintenant, j'ai acquis beaucoup d'indépendance, je marche sur mes quatre pattes et je peux aller à peu près où je veux. Je vais moins vite que Zazou sur ses deux pattes et je me perds encore un peu quand on est chez Grand-Mamie. Alors je m'assois tranquillement et j'écoute bien fort les bruits autour. Dès que j'entends une voix connue, je reprends ma route jusqu'à ce que j'arrive triomphalement devant Maman ou Papa qui eux ne savent pas encore quelle étrange aventure que viens de vivre, ni surtout que j'ai pensé les perdre mais que je les ai retrouvés toute seule.

Des fois Tatie me prends dans ses bras, je ne la reconnais pas vraiment, mais elle est gentille, elle me tient bien et me chante toute sorte de comptines que je connais. Alors je ris un peu et j'accepte de rester là. J'ai mangé un bon repas pendant bien dissimulée dans ce que Maman appelle mon costume nucléaire, parce que je veux participer activement à me nourrir et que ça signifie le plus souvent que j'agite ma cuiller dans toutes les directions avec les conséquences que je vous laisse imaginer.

Après mon souper, tout le monde s'est mis à table, sauf Grand-Mamie, alors je suis allée me coller sur elle et elle me racontait toutes sortes de choses doucement. Ensuite Zazou est venu jouer au train avec Geoffroi, mais il ne voulait que je participe. Papa est venu me prendre pour me ramener à table et j'avais les joue rouges de chaleur et de fatigue, j'ai même un peu dormi, mais pas trop, parce que je voulais savoir ce qui se passait. Je ne pouvais quand même pas être la seule personne de cette maisonnée à être plongée dans l'ignorance.

Quand je me suis réveillée à la maison, le lendemain. C'était encore Noël, mais chez-moi avec encore plein de gens que je connais un peu pas. Au moins, j'étais dans mes affaires, sur un plancher qui n'a plus de secret pour moi.

Alors, au bout du compte, je ne sais toujours pas vraiment ce que c'est Noël, mais c'est ben, ben fatigant.

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dimanche, novembre 18, 2018

L'anniversaire d'un Roy

Cette semaine, j'ai eu trois ans. Et ça a été ma fête tout le temps! Parce que mon anniversaire c'est le 14 novembre, je le sais et je le dis fièrement. Mais des fois, ma fête, c'est en même temps que la fête de quelqu'un d'autre. C'est arrivé à la garderie. Maman m'avait fait un gâteau au chocolat de Minion Batman. J'étais content, il était bon et je trouvais que c'était le plus beau. On a chanté bonne fête à moi et aussi bonne fête à l'ami dont c'était aussi l'anniversaire. On a partagé. C'est important de partager, même sa fête. En tout cas, moi j'ai appris cela cette année.

Un autre jour, hier en fait, on a eu de la visite à la maison. Il y avait Papi et Guy-Guy et les cousins et leurs parents. J'ai beaucoup joué avec les cousins. Ils sont grands, grands, grands et ils connaissent plein de jeux. J'ai couru partout et j'étais bien fatigué à la fin de ma journée. Mais avant, on a mangé du chili. Moi j'aime beaucoup ça le chili. Sauf qu'il est arrivé un petit accident : mon beau chapeau d'anniversaire est tombé dans mon chili et après je ne pouvais plus le mettre. Ça a fait rire les autres, alors moi aussi j'ai ri plutôt que de pleurer.

Aujourd'hui, je croyais que c'était fini, mais il me restait une surprise. Quand je me suis réveillé de ma sieste, Grand-Mamie est arrivée avec Francis et Tatie. J'étais content. Ça faisait longtemps que je ne les avais pas vus chez moi tous en même temps. Ils m'ont apporté des cadeaux. Un casse-tête de chat, des livres que j'ai bien hâte de lire avec Papa et Maman et un beau Playmobil d'aquarium. C'est mon premier jeu de grand. Il faut que je fasse bien attention à ne pas jouer par terre parce que Coccinelle pourrait mettre les petits morceaux dans sa bouche et s'étouffer. Elle, elle ne sait pas encore qu'il ne faut pas manger les petites pièces. Alors, je dois faire très attention quand je joue avec mon jeu de grand garçon.

J'en ai bien profité. Mais ce que j'ai préféré c'était de danser avec Maman quand on écoutais le disque de Madame Bidoune. Maman dit que madame Bidoune c'est Coccinelle, parce qu'elle aussi elle fait ses choses dans son coin. Elle sort les jouets de sa boîte, et les apporte avec elle un peu partout. Elle marche sur ses quatre pattes maintenant Coccinelle. Pendant que je dansais avec Maman, ma sœur elle dansait avec Grand-Mamie et Papa chantait avec nous. Francis et Tatie eux riaient en nous regardant. C'était très agréable.

Et comme aujourd'hui je suis un grand, j'ai décidé d'appeler Tatie « Mathilde ». Personne n'a eu l'air de trop s'en apercevoir, mais moi je trouvais que quand on est grand on peu dire des fois Mathilde et des fois Tatie. On a aussi chanté « bonne fête » Cette fois c'était juste pour moi, avec toutes les chansons qu'on de fête qu'on chante dans cette famille. Et j'ai soufflé d'un coup et tout seul, toutes mes bougies. J'étais ravi. Presque qu'autant que lorsque j'ai demandé à tout le monde d'attendre avant de m'écrier : « 1-2-3... Mangez! »

Finalement les invités sont partis, Maman et allé coucher Coccinelle pendant que je restais au salon avec Papa pour enfin découvrir mes nouveaux livres et peut-être aussi en relire quelques uns que je connais déjà.

Cette semaine c'était l'anniversaire d'un Roy et j'ai beaucoup, beaucoup aimé ça.

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jeudi, novembre 15, 2018

Tourneboulée

Hier, c'était l'anniversaire de Zazou. Trois ans. Depuis quelques mois, lorsqu'on lui demandait quel âge il avait, il répondait qu'il avait 9 ans et demi mais qu'il aurait 3 ans le 14 novembre. Il est à une période de sa vie où les chiffres n'ont pas tellement de sens, en tout cas, c'est ce que je crois. J'ai eu l'idée de l'appeler pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, même si je sais que nous ferons une fête de famille en fin de semaine pour souligner l'événement.

Parce que je travaillais de soir le jour de son anniversaire, je l'ai appelé la veille. Mais appeler Zazou, ça veut dire le faire via facetime, pour lui, parler au téléphone, ça se fait de visu beaucoup plus qu'avec un appareil collé sur l'oreille. Les temps changent. Mais les enfants eux, restent des enfants. Je crois qu'il était content que mon appel soit pour lui. Même si comme à bien des moments où je suis en contact avec lui, il est un peu timide au début, pas tout à fait disponible et surtout passablement excité.

Je dirais que je n'ai pas appris grand choses de ses récentes activités. J'avais beau poser des questions, il passait le plus clair du temps qui nous a été imparti à tourner le téléphone dans tous les sens pour me montrer qu'il savait sauter par-ci ou courir par-là, etc. Il m'a bien montrer de jolis bricolages de sa création et quand je m'étonnais de son talent, il souriait satisfait, et passait à un autre sujet en promenant le téléphone dans tous les sens.

Et quand sa mère essayait de me placer dans une situation plus stable, Coccinelle se mettait de la partie en appuyant un peu n'importe où dans l'écran, le faisant virer au noir, ou en caméra inversée ou encore sur pause. Mettons que j'ai passé beaucoup de temps au téléphone dans mon adolescence, mais jamais je n'aurais pratiqué ces heures de conversation dans des circonstances ressemblent de près ou de loin à l'appel de mardi soir.

Je ne sais pas trop comment ma sœur a réussi son coup, un truc de mère je suppose, mais elle a fini par poser la bonne question à son fils pour qu'il ait envie de me raconter une anecdote de garderie : il avait fait de la pâte à modeler, play doh en anglais, dixit le bambin de trois ans. Il avait commencé par se faire une canne-à-pêche, pour faire comme Papa, sauf que s'il boulait telle partie et tournait telle autre (je n'ai honnêtement pas trop compris où était son mécanisme), la canne-à-pêche se transformait en fusil. Par voie de conséquence j'ai été copieusement mitraillée par sa création imaginaire, parce qu'on ne peut décemment pas parler de fusil sans en faire le bruit.

Cet appel aura duré tout au plus 7 minutes. Mais j'en suis sortie complètement tourneboulée. J'avais sérieusement le tournis à force de me faire promener dans tous les sens. En fait, ce n'est pas assez fort pour décrire mon état d'hébétude et de mal de tête. La réalité c'est que je venait de comprendre à quoi pouvait bien ressembler un passage dans le Traboulidon. Zazou ne comprendra certainement jamais la référence, mais sa maman sans aucun doute.

Ceci étant dit, il n'est absolument pas exclu que je réitère l'expérience pour une autre occasion. Qui sait ce que je pourrais apprendre à mon prochain passage dans le Traboulidon?

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jeudi, septembre 27, 2018

Mademoiselle Autonomie

Enfin! Enfin la vie, du moins la mienne, devient franchement intéressante. J'ai franchi plusieurs étapes importantes dans les derniers temps, importantes pour moi. D'abord, je suis capable de m'asseoir. Oh comme j'aime ça! J'étais pas mal tannée de toujours être couchée sur le ventre ou sur le dos si je n'étais pas dans une coquille dans les bras de quelqu'un. Pas que je chialais tant à cause de cela, mais ça me fatiguait. Il me semblait que j'avais un millier de choses à découvrir et que couchée, ce n'était pas la meilleure manière d'y arriver.

Ensuite, j'ai une dent. Le perçage n'a pas été agréable et celle qui tente de faire son chemin est aussi agaçante. Mais le résultat est fantastique. Je peux manger! Imaginez, faire comme tout le monde et surtout faire comme Zazou. Parce que moi, je veux faire tout ce que Zazou fait le plus vite possible. Marcher et parler en premier lieu. Sauf que je dois, semblerait-il, passer certaines étapes avant d'en arriver-là. N'empêche que je vais m'appliquer très fort à lui ressembler.

En attendant, je peux manger toute seule. Et désormais, je refuse que mes parents me nourrissent. En tout cas, je les laisse faire le moins possible. J'exige d'avoir ma propre cuiller même si je ne suis pas tout à fait douée pour mettre la nourriture dans ma bouche. Mettons que je ne beurre le visage pus qu'autre chose. J'attrape les bouchées que me tendent mes parents, parce qu'il faut bien qu'une fille se nourrisse, sauf que je ne l'accepte pas de gaieté de cœur. Cependant, l'autre matin, Maman avait fait des bonnes crêpes aux bleuets. Zazou les aime beaucoup, alors bien entendu, moi aussi. J'ai dévoré ma portion comme une championne, sans aide. Là, j'étais fière de moi. Je pense que je serai une jeune personne très indépendante et autonome.

Pendant que Zazou est à la garderie, je m'entraîne à lui ressembler. Je lis des livres, comme lui, je joue avec ses jouets et je m'occupe à grandir afin de l'impressionner quand il reviendra à la maison. La plupart du temps, il ne remarque pas tous les efforts que j'ai fait durant son absence, mais ça ne l'empêche pas de me couvrir de bisous doux, de me parler, de me montrer comment on joue avec ceci ou cela, alors j'ai bon espoir d'arriver à atteindre mes objectifs d'ici peu.

En fait, je crois que je suis une petite demoiselle bien pressée. Tellement que j'ai continuellement les cheveux dans le vent. Comme s'ils étaient perpétuellement ébouriffés par toutes mes activités. On pourrait dire que j'ai un petit airde joli épouvantail de dessins animés, mais Tatie croit que ça me fait ressembler à Reggedy Ann, une petite poupée de tissus que je ne connais pas encore.

Tout ça pour dire que je suis bien contente d'avoir enfin pu adopter un nouveau point de vue sur l'existence. Mon prochain objectif est de me déplacer à quatre patte le plus vite que je pourrai. Je me donne quelques semaines pour y arriver.

Les sapins de Noël n'auront qu'à bien se tenir.

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mercredi, août 22, 2018

Madame Bidoune

Je suis à l'époque de ma vie où je découvre tout, ou presque, par ma bouche. J'ai Clémentine, que j'aime beaucoup et qui m'aide à me faire les dents. Elles ne sont pas encore apparues, mais elles me fatiguent beaucoup. Mais surtout, en goûtant, je commence à comprendre ce à quoi j'ai à faire. Et je suis chanceuse, dans ma vie, j'ai trois personnes qui m'aident beaucoup dans mes découvertes. Il y a d'abord Maman; c'est ma personne préférée parmi toutes celles que je connais. Elle a une voix si rassurante, et puis elle et moi on se connaît depuis si longtemps. Après tout, j'ai passé neuf mois dans son ventre, alors je connais toutes les rondeurs de sa voix par cœur et je me dis souvent que lors qu'elle me parle, chante, me souri c'est un peu comme dans ce temps-là ou on était une.

Ensuite, il y a Papa. Il bouge beaucoup. Quand j'ai mal aux dents à venir et que j'ai de la misère à me supporter, c'est la seule personne qui peut me prendre en restant assis, parce qu'il m'assoit sur sa jambe et la secoue vigoureusement. Je ne suis pas certaine que ça fasse du bien, mais en tout cas, ça me change assez les idée pour que j'arrête de penser à l'inconfort. J'aime beaucoup mon papa et ses grandes mains sécuritaires.

Enfin, il y a mon grand frère. Oh lui je l'aime! Je le regarde de mes grands yeux bleus jeans totalement subjuguée. Il est gentil mon grand frère, il s'occupe de moi parfois, me donne des bisous doux. Il me fait rire en en faisant vibrer ses lèvres sur mon ventre. Alors, j'essaie de l'attraper. J'aimerais beaucoup ça réussir à le mettre au complet dans ma bouche, pour comprendre comment il fait pour être si grand, déjà savoir parler, être aussi agile avec ses mains et surtout savoir marcher.

Dès qu'il apparaît dans mon champ de vison, je souris, ravie de le voir. Je tends mes menottes vers lui pour en attraper un morceau. Maman ne veut pas que je mette son nez ou ses mains dans ma bouche, je ne comprends pas pourquoi. Moi, je crois que je comprendrais mieux comment faire pour lui ressembler si je pouvais seulement y goûter.

Il est si merveilleux mon frère, il connaît des histoires. Des fois, il prend des livres et me le lit. Il fait beaucoup de bruits et essaie de voir si je tente de faire comme lui. Oh, j'essaie, mais je ne suis pas encore capable. Je dois donc me contenter de babiller allègrement pour bien lui montrer que ça m'intéresse. Et quand il me chante la chanson de Madame Bidoune, je trouve que c'est la chose la plus merveilleuse du monde. J'aime la chanson; quand Maman la chante c'est bien, quand papa la chante aussi, mais quand mon grand frère me la chante, c'est juste parfait.

Quand je vais être grande, je voudrais lui ressembler. J'espère de tout mon cœur que je vais y arriver.

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mercredi, août 15, 2018

Les règlements

Je ne suis pas allé à la garderie cette semaine, enfin pas encore. Parce que j'ai des boutons partout et surtout dans la bouche. Il faut que je fasse attention à tout ce que je mets dans ma bouche, ne pas prêter ma cuiller ou ma fourchette. Bref, faire beaucoup attention et moi j'oublie souvent que je dois faire attention. Alors je suis resté à la maison avec Maman et Coccinelle pendant deux jours. Comme je suis grand maintenant, j'aide beaucoup Maman avec Coccinelle, quand elle fait le dîner : c'est moi qui m'occupe de ma sœur. Je fais toutes sortes de choses avec elle comme lui mettre un chapeau de chien beaucoup trop grand pour elle, ça lui fait une drôle de tête, ce qui me fait rire. Ou encore, je lui lis mes livres préférés, particulièrement ceux de dinosaures et je rugis bien fort pour l'épater. Coccinelle me regarde toujours très attentivement. Je crois qu'elle aime ça quand je lui lis des livres.

Il fait encore chaud ces temps-ci alors je voulais souper au club. Grand-Mamie et Tatie sont venues nous chercher parce qu'il n'y a plus de rue, ni de trottoir devant la maison alors sortir avec la poussette c'est un peu compliqué pour une seule Maman. Juste avant de partir, j'ai trouvé une belle feuille d'autocollants de dinosaures. Je l'ai attrapée et je me suis dit que ce serait une belle activité à faire avec Tatie avant la baignade. C'est ce qu'on a fait. Sauf que les dinosaures étaient fragiles alors ils se cassaient quand j'essayais de les décoller avant de pouvoir les placer sur ma belle feuille blanche. Alors Tatie prenait les petits morceaux qui n'avaient pas décollés et les remettaient à la bonne place, et des fois, on riait vraiment beaucoup à cause de tous ces dinosaures pas de tête. C'était très agréable.

Après, on a pris la collation. Tatie avait des chips et des concombres. J'aime ça, alors je lui ai dit : « Tatie, nous on partage ok? » Elle a accepté après avoir jeté un regard interrogateur à Maman. Des fois je pense que les adultes croient que je ne les vois pas se poser des questions avec leurs yeux. Mais je vois tout, tout, tout.

Comme j'avais eu beaucoup de plaisir avec Tatie, j'ai omis de lui faire une liste d'interdictions. Surtout celle de se baigner avec moi. Elle nage bien Tatie. Et moi aussi, je suis capable de sauter du bord de la piscine, sans flotteur, et de nager jusqu'à Maman, mais seulement, si elle a les deux pieds pas terre, qu'elle me regarde et qu'elle dit : « go ». Maintenant que je peux faire cela, je ne veux plus mettre mes flotteurs, sauf pour aller sauter du tremplin. Parce qu'avec les flotteurs, je ne peux pas nager en dessous de l'eau, et c'est ça que j'aime moi, bon. Mais Maman et Papa, pensent que je ne peux pas faire ça tout à fait tout seul comme le grand frère de Chacha.

Par conséquent, c'est un peu plus compliqué de me baigner, parce que je ne veux pas mettre les flotteurs et mes parents ne veulent pas que j'aille à l'eau sans eux si je ne mets pas mes flotteurs. Quand je serai grand, comme le grand frère de Chacha, je vais faire comme je veux et nager tout le temps sans flotteur, Je me le promets!

Après la dernière baignade, j'ai pris un beau livre avec des enfants et des pirates et je me suis installé dans le divan du petit chalet et j'ai dit : « Tatie, viens me lire mon livre ». Nous n'avions pas terminé la lecture quand Maman a dit qu'on partait. J'ai attrapé le livre pour le continuer à la maison.

Ça été une belle journée, même si officiellement, je suis malade. Et demain, je passe la journée chez Grand-Mamie, tout seul avec elle.

J'ai hâte de voir ce que cette journée va me réserver.

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dimanche, juillet 22, 2018

De beaux costumes de terre

C'était le jour des régates, au club. J'avais vu les bateaux le matin. C'était tellement plein qu'on ne voyait plus le gazon. Mais ce n'était pas pour les petits garçons, il faut avoir 10 ans pour y participer, je suis encore loin du compte. Alors j'ai plutôt joué près de la piscine avec mes amis. Je me suis encore amélioré à la nage et je veux très fort faire comme mes amis et nager sans flotteur. Oh que je veux réussir cet exploit!

Alors, je les regarde. Adé est une sirène, elle nage la tête sous l'eau pendant longtemps. Presque tous mes autres amis aussi nagent sans flotteur, si un parent est dans l'eau avec eux. Mais pas moi et je n'ai pas très envie de rester en arrière comme ça. En attendant, je nage « crès, crès » loin tout seul et je saute régulièrement du tremplin. Dès fois, je réussi même à me lancer à l'eau la tête la première. En fin d'après-midi, Maman m'a permis d'ôter mon flotteur pour que j'essaie de nager tout seul. Je bats très fort des pieds, mais j'ai un peu de difficulté à agiter mes bras en même temps, j'ai plutôt tendance à bouger la tête, ce qui ne me fait pas avancer beaucoup. Mais je compte bien persévérer et réussir.

Après le souper, Grand-Mamie et Tatie sont venues lire sur le bord de l'eau, près de la table où on mangeait. Je trouvais qu'elles avaient de bien curieuses lectures parce qu'il n'y avait pas d'images dans leur livre. J'ai demandé à Tatie pourquoi il n'y avait pas d'image. Elle m'a répondu que les mots qu'elle lisait lui permettaient de mettre des images dans sa tête. J'ai trouvé que c'était une drôle de réponse. À ce moment, j'ai vu que le petit frère d'Adé avait un petit objet dans la bouche. Je lui ai dit qu'il ne fallait pas mettre des petits objets dans sa bouche. Alors il l'a craché dans ma main. Moi, je m'en suis servi pour faire une pelle. Et je me suis mis à verser de la terre dans la main de Tatie.

Cha-Cha est venue me rejoindre. Elle ne se contentait pas de mettre la terre dans la main de Tatie, elle essayait de l'enterrer je crois. Tatie riait et disait d'arrêter. On l'a fait mais on a continué à creuser. J'ai dit à mon amie : « Dans ma tête, des fois je pense que je suis assez grand pour aller à l'école ». Cha-Cha m'a regardé en demandant : « Pourquoi? » J'ai bien réfléchis avant de répondre « Ben pour cravailler, il faut cravailler bien fort à l'école. » On a donc continuer notre besogne, en nous tartinant l'un l'autre allègrement, au passage. Un moment donné Tatie a dit : « Vous êtes sales comme des petites crasses!» J'ai dit que ce n'était pas vrai, mais Grand-Mamie a dit que c'était tellement vrai qu'on devrait prendre une douche avant de se baigner.

Quand Cha-Cha et moi on s'est présentés près de la piscine, tous les parents sont partis à rire. Papa a pris des photos de nous dans nos beaux costumes de terre et après il nous a passé sous le boyau d'arrosage. C'était très froid et très rigolo en même temps. Après, je suis allé rejoindre Maman dans l'eau pour qu'elle m'aide encore à apprendre à nager sans flotteur.

Ensuite, j'ai mis mon pyjama de dinosaure et je suis resté avec Papa pendant que Maman rentrait à la maison avec Coccinelle.

C'était mon privilège de grand.

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mercredi, juillet 04, 2018

Le meilleur plongeur du monde

Il fait très chaud ces temps-ci. Trop chaud pour faire des beaux dodos. Alors, des fois, je me réveille un peu bougon. Mais pas tout le temps. Tiens, l'autre après-midi quand je me suis réveillé de ma sieste, il y avait Papa couché à côté de moi dans mon lit. Oh que j'étais content qu'il soit-là, avec son beau sourire. Je me suis dis que je pourrais lui faire plaisir à mon tour, donc je lui ai dit en lui flattant le visage : « Papa, moi j'ai mis le bordel dans ma chambre avant de faire mon dodo, alors je vais tout ramasser avant qu'on parte au club ». Et je l'ai fait. Papa était très content de moi et Maman aussi, quand je le lui ai dit elle m'a dit qu'elle était très fière de son grand garçon.

Ce qu'il y a de plaisant quand il fait chaud comme ça, c'est qu'on va souper tous les jours au club. Et au club il y a une belle piscine. Maintenant que j'ai pris des cours de natation avec Grand-mamie l'hiver dernier, je suis très, très bon dans la piscine. Avec mon beau flotteur de crabe, bien entendu. Je n'ai pas le droit de jouer sur le bord de la piscine sans mon flotteur. Des fois, je trouve ça un peu plate parce que ça limite un peu mes mouvements quand je veux taper sur l'eau avec une nouille en mousse. Mais la plupart du temps, je m'en accommode très bien.

D'autant qu'avec mon flotteur, je peux sauter dans l'eau. Et je le fais avec ravissement. Même que je saute du tremplin. Oui, oui, pour vrai de vrai. Tatie, elle ne me croyait pas quand je lui ai dit que j'avais sauté du tremplin avec mon ami. Alors, je le lui ai montré. Je me suis avancé bien sur le bout du tremplin et je me suis laissé tombé dans l'eau. Quand j'ai ressorti ma tête de l'eau je l'ai regardée et j'ai dit : «  T'as vu, Tatie? T'as vu? » Elle riait et m'applaudissait avec Papa. Je me suis ensuite dirigé vers le bord de la piscine ou Papa m'a repêché et je suis retourné sur le tremplin, encore et encore.

Ensuite, Papa m'a appris à sauter plus loin du tremplin en pliant mes jambes. Je n'ai pas réussi tout de suite à faire comme il disait, mais un moment donné, j'ai attrapé le tour. Alors là, je sautais vraiment loin. Oh que j'étais content de moi et Papa aussi! Je me sentais grand. C'est agréable de se sentir grand. Il y avait aussi mon amie Cha-Cha et des grands qui sautaient du tremplin. Ce qui fait que je devais attendre en bas du tremplin que la personne devant moi ait sauté avant de grimper dessus. Sinon la sauveteur sifflait. Quand la sauveteur siffle, ça veut dire qu'on fait quelque chose d'interdit, comme courir sur le bord de la piscine. J'étais bien impatient, mais je faisais comme elle dit sinon peut-être qu'elle aurait dit que je n'avais plus le droit de sauter.

Après, mon amie Cha-Cha et moi on a dit à Tatie que c'était à son tour de sauter. On lui a donné un défi, il fallait qu'elle saute la tête la première. Moi, un jour, je vais sauter la tête la première, mais là. Je ne suis pas encore capable. Tatie, elle, a réussi. J'étais très impressionné. Je crois, qu'elle aime moins ça que moi sauter, parce qu'elle ne l'a fait juste une fois. Tant mieux, parce que ça m'a permis de bien me pratiquer pour sauter loin, loin, loin du tremplin. Comme ça, quand Maman est passée tout près avec Coccinelle, elle a rit doucement, fière, fière de moi et m'a dit que j'étais le meilleur plongeur qu'elle connaissait.

Comme Maman elle connaît tout, ça veut dire que je suis le meilleur plongeur du monde entier.

En tout cas, c'est ce que je crois.

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dimanche, mai 27, 2018

Dis Tatie, Zazou, c'est qui?

Hier, c'était une grosse journée, pleine de rebondissements. D'abord, c'était mon dernier cours de natation avec Grand-Mamie. Comme d'habitude, dès qu'elle m'a sorti de la voiture, je me suis mis à courir vers la porte en criant : « attend-moi! Attend-moi! » J'ai fait tous les exercices comme il faut et Grand-Mamie était fière de moi. Et puis, j'ai vu que Papa était venu me voir pour mon dernier cours. Je ne le savais pas, c'était une surprise. Moi, j'étais très content de lui montrer comment j'étais bon maintenant.

Alors, je suis retourné à la maison avec Papa. J'étais déçu un peu en arrivant parce que Maman et Coccinelle n'étaient pas-là. Après ma sieste, je suis allé dans un grand magasin avec Papa. Dedans, il y avait des grosses bêtes presque vraies, comme un orignal et un ours. C'est gros, ces animaux-là, beaucoup plus que dans mes livres en tout cas. Papa m'a acheté un filet pour que je puisse aller pêcher avec lui. J'ai bien hâte qu'on s'y mette tous les deux. On est aussi allés au Club, mais il n'y avait pas grand monde parce que la piscine n'est pas encore ouverte.

Ensuite, on est allés chez Grand-Mamie parce que c'était l'anniversaire de Tatie. Je pensais que Maman et Coccinelle seraient arrivées avant moi, mais elles n'étaient même pas là. Je trouvais que la maison manquait d'activité alors j'ai mis la musique, presque tout seul, j'ai eu à peine un peu d'aide pour mettre le disque dans le lecteur. Après, j'ai couru tout le long du corridor dans un sens puis dans l'autre plein de fois. Je crois que les adultes trouvaient que je m'activaient un peu trop parce qu'un moment donné Tatie a dit qu'il y avait un nouveau livre pour moi, à laisser ici. Je me suis précipité pour le découvrir et demander à Tatie de me le lire.

Quand Maman est arrivée, j'ai fait plein de bisous à Coccinelle, mais j'ai peut-être été un peu trop enthousiaste parce que je l'ai fait pleurer. En tout cas, après je me suis collé sur Maman parce que je m'étais ennuyé dans la journée. Au souper, les grands mangeaient du homard, moi je n'aime pas ça, même si je n'y ai jamais goûté. Alors j'avais du steak, mais je n'en ai pas tellement mangé parce que je m'étais bourré la face dans les craquelins et les noix avant le repas. De toute manière, ce que j'attendais, c'était le gâteau. J'avais dit à Tatie qu'on chanterait bonne fête à moi avant de chanter bonne fête à elle.

Le gâteau était vraiment très beau, avec des graines dessus. Je voulais mettre mes doigts dans le glaçage et Tatie a tiré le gâteau vers elle pour m'en empêcher en disant : « Non, Zazou, ne mets pas tes doigts dans le glaçage. » J'ai penché un peu la tête sur le côté droit et j'ai dit : « C'est qui Zazou, Tatie? » Elle m'a répondu que c'était moi dans des histoires qu'elle écrit et qu'un jour, je les lirais. Ça fait bizarre d'être Zazou quelque part que je ne connais pas.

Ensuite on a chanté bonne fête à Tatie et on a oublié de chanter bonne fête à moi. Mais j'ai quand même soufflé les bougies presque tout seul, je pense que Tatie avait un peu oublié de le faire. Heureusement que j'étais là pour l'aider.

Après, j'ai mis mon pyjama et j'ai dit à Papa que c'était le temps qu'on s'en aille. J'étais fatigué et je voulais me coucher dans mon lit à moi. Avant de partir j'ai fait mes câlin à tout le monde et pour une fois, j'étais content de m'en aller le premier. Il y a des fois où ça ne me tente même pas de me battre contre le sommeil, surtout après des belles grosses journées comme celle-là.

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dimanche, mai 13, 2018

Veiller au grain

Aujourd'hui, c'était la fête des mères alors, évidemment, on est allés souper chez Grand-Mamie tous ensemble. Ben, presque tous, il manquait Geoffroi. J'ai demandé à Grand-Mamie pourquoi il n'était pas-là. Je ne comprends pas qu'il ne vienne pas à toutes nos fêtes de famille parce que lorsqu'on me dit qu'il habite loin, je ne saisi pas vraiment ce que ça veut dire «loin».

Mais les autres étaient là, Tatie et Francis. Mais je suis arrivé le premier. Juste avant Tatie. Quand je l'ai vue, je me suis caché derrière les jambes de Papa et je lui ai dit que je ne voulais pas être son ami aujourd'hui. Des fois, c'est important de bien établir les choses. Mais je me suis un peu fait avoir parce que Tatie a décidé que comme je ne voulais pas être son ami, elle prenait Coccinelle dans ses bras. Je ne pouvais pas vraiment rouspéter parce que c'est moi qui avais mis la limite en premier. Alors j'ai lu le livre du lion avec Papa et puis on est allés mangé du concombre avec de l'humus.

Après, Papa est allé chercher le souper. Pendant ce temps, je courrais partout en toussant. Maman allaitait Coccinelle et je trouvais qu'on ne s'occupait pas de moi. Tatie a proposé de me lire Jack et le haricot magique. J'ai dit non, bien entendu, mais elle a sorti le livre et je n'ai pas pu résister. On s'est assis dans la chaise bleue et on a lu l'histoire. Je posais plein de pourquoi pendant la lecture et je ne comprenais pas toujours les réponses de Tatie. Ensuite, on a lu le Chat botté. J'aime le chat botté, mais je ne suis pas certain de comprendre l'histoire. C'est qui le Marquis de Carabas? C'est qui le fils du meunier? Pourquoi on ne voit pas l'ogre dans les images? Plein de grandes questions importantes, quoi.

Quand Papa est revenu, on a mangé du poulet. C'était un peu bon, mais très, très piquant. Trop pour moi. Je m'essuyais la langue avec ma serviette et j'ai découvert que ça ne goûte pas très bon une serviette en papier. Alors je n'ai pas beaucoup mangé, même les frites parce que je n'aime pas tellement le piquant. Mais j'ai eu droit à un popsicle super bon, tout mauve qui me faisait tout un maquillage de clown quand je le mangeais.

Ensuite, je suis allé cherché le casse-tête de fonds marins et j'ai joué à la garderie avec Tatie et Maman. Je leur montrais les animaux et elles devaient me dire ce que c'était avant que les mette à leur place. Mais elles se trompaient si souvent que je devais leur donner les bonnes réponses. Heureusement que j'étais là pour mettre un peu d'ordre dans la leçon! Puis, j'ai fait des casse-têtes très difficiles avec Tatie, avec des morceaux qui ont des drôles de formes. On a bien travaillé ensemble. C'était agréable.

Enfin, on a mangé le gâteau. Et j'ai évité la catastrophe! Un peu plus et on le mangeait sans chanter bonne fête. Vous imaginez? Mais j'ai rappelé à tout le monde qu'il fallait chanter, alors on l'a fait et j'ai soufflé les bougies tout seul, sans aide. Et pendant que je prenais une grosse bouchée de gâteau, j'ai réalisé qu'on avait juste chanté bonne fête et pas bon anniversaire. J'ai dit aux adultes qu'on avait oublié mais qu'il ne fallait plus oublier pour les prochaines fois.

Des fois, je me dit que sans moi, les adultes passeraient à côté des toutes les choses vraiment importantes.

Heureusement, je veille au grain...

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dimanche, avril 22, 2018

Lutins de printemps

Moi je dis que les fins de semaines, ce n'est pas reposant. En tout cas, celle-ci ne l'a pas été du tout.

D'abord, on a eu de la visite vendredi soir, et je me suis couché tard. Heureusement, j'ai eu une belle surprise en me levant le lendemain. Ma chambre était toute jaune. Je me suis levé et j'ai couru voir Maman pour le lui dire. Elle m'a expliqué que c'était le soleil du printemps qui faisait ça. Alors, on a chanté si tu aimes le soleil ensemble, parce qu'on trouvait ça si joli, tout ce jaune.

Après, je suis allé à la natation avec Grand-Mamie. Je ne sais pas si j'aime ça la natation. J'ai peur un peu. Beaucoup même quand le moniteur me demande de me mettre sur le dos. J'ai peur de couler, même quand Grand-Mamie me tient la tête contre son cœur. Alors, après mon cours, je suis toujours très fatigué. Et des fois, je suis tellement fatigué que je ne fais pas une belle sieste. Et puis, hier, on avait encore de la visite pour le souper et j'avais très hâte de la voir. Évidemment, après tout cela, je me suis encore couché tard.

Ce matin, on est allé à la bibliothèque. Moi j'aime ça aller à la bibliothèque, parce qu'il a des livres partout et que je peux en choisir plein pour les rapporter à la maison et les lire et les relire avec Papa et Maman. Même des fois, je les lis tout seul. Quand on est revenus à la maison, Papi est arrivé avec une maison d'escargot (une roulotte) pour nous. C'était super excitant d'en faire le tour et de voir où étaient caché les lits. J'étais tellement content que j'ai fait un spectacle dans de chant à partir de la maison d'escargot. Et en plus, j'ai eu une maison d'été juste pour moi pour mettre sur la galerie et pouvoir cuisiner sur le barbecue en même temps que Papa ou Maman.

Après toutes ces émotions et ma sieste, on est allés chez Grand-Mamie parce que c'était la fête de Francis. J'avais très hâte de les voir lui et Tatie, mais quand j'ai eu fini de grimper les marches, j'ai pilé net. Je ne sais pas comment elle a fait son compte, mais Coccinelle était déjà-là et Tatie l'avait dans ses bras. Alors j'ai dit : « Non, tu la prends pas, t'as pas le droit ». Mais Maman et Papa ont dit qu'elle pouvait. Moi, je n'étais pas content. C'est moi qui veut dire bonjour à Tatie en premier, pas Coccinelle, elle ne parle même pas.

J'avais prévu de lire mes nouveaux livres de chez Grand-Mamie avec Tatie, sauf qu'après cette entrée ratée, ça ne me tentait plus. C'est donc Francis qui me les a lus. J'aime beaucoup ça quand il me lit des livres, parce qu'ils met plein d'intonations et rend l'histoire vivante. Et j'ai dit à Tatie qu'elle n'avait pas le droit de lire mes livres. J'ai continué à la bouder pas mal toute la soirée, ne pliant qu'au moment de manger le gâteau parce que j'aime bien manger le gâteau sur ses genoux.

Ensuite j'ai mis mon beau pyjama d'ours pendant que Maman donnait le lait à Coccinelle. J'ai même sorti ma suce. Et je me suis collé sur Grand-Mamie pour qu'elle me lise Le chat botté. J'avais ma doudou et ma bouteille de lait avec moi pour me préparer au voyage de retour jusque dans ma maison.

Je crois bien que je vais dormir sur mes deux oreilles après toutes ces activités en deux petites journées...

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dimanche, avril 01, 2018

Une tête à histoires

Aujourd'hui, c'était Pâques (je dis pawques) et aussi la fête de Grand-Mamie. J'avais bien hâte toute la semaine, parce que je voulais manger du gâteau, souffler les bougies et manger du jambon. J'avais aussi hâte de voir Francis et Tatie, mais moins que les autres choses. Et puis, même si je suis toujours content de les voir, je me sens toujours un peu gêné, au début.

J'ai été ouvrir la porte à Tatie, je lui ai fait un beau sourire et je suis retourné en courant grimper sur les genoux de Maman pour lire un livre. J'en profitais parce que Coccinelle était dans les bras de Grand-Mamie. Je n'ai plus très souvent les genoux de ma maman pour moi tout seul. On a bien regardé toutes les images ensemble, j'étais content.

Tatie s'était assise en face de nous avec Coccinelle qui dormait. Elle m'a demandé ce que j'avais fait avec Grand-Mamie la semaine dernière. Je le savais; j'étais allé à un cours de natation. Je lui ai raconté que j'ai sauté dans la piscine, sans flotteur et que j'ai mis la tête dans l'eau. Mais surtout, je lui ai dit qu'il y avait une petite fille qui s'appelait Éléonore, comme ma maman à moi. Le papa de la fillette avait l'air bien surpris qu'une maman s'appelle Éléonore. Moi, je trouve ça normal, beaucoup plus normal qu'une petite fille qui s'appelle comme cela.

Tant qu'a être dans mes aventures, j'ai raconté à Tatie que le Lapin de Pâques était passé chez Grand-Mamie et je lui ai montré les cachettes où il avait laissé les chocolats pour moi. Je les ai tous trouvés. J'ai aussi dit à Tatie que j'avais vu le Lapin de Pâques hier avec Papi, il avait des bottes et des mitaines et un panier pleins de cocos. Je l'avais vu, vrai de vrai.

Quand Papa est arrivé, on s'est mis à table pour manger, mais j'ai un rhume et je n'ai pas très faim. Alors, Papa m'a pris sur ses genoux pour que je mange. Je ne sais pas pourquoi, la nourriture goûte meilleur sur les genoux de Papa. Après, c'était le moment des chansons d'anniversaire. Maintenant, je connais presque toutes les chansons par cœur et je les chante avec tout le monde. Grand-Mamie était très émue en me regardant chanter pour elle. Je lui ai aussi remis une belle carte que j'avais faite pour elle et j'ai aussi donné des dessins à Francis et à Tatie. C'était mon tour de donner des cadeaux.

Mon rhume me donne de la difficulté à respirer. Après avoir chanté, j'étais pas mal fatigué. Il fallait que je prenne ma pompe, mais je n'aime pas beaucoup ça. Tatie m'a dit : « Zazou, moi je crois que la pompe c'est une bien bonne manière de chasser le tigre dans ton bedon ». Je l'ai regardé surpris. Maman m'a expliqué que Tatie parlait du bruit que faisait ma respiration. C'est vrai que ça ressemble un peu.

Moi, ce que j'ai compris, c'est que dans la tête de Tatie, il y a des histoires. Des histoires comme dans les livres.

Un jour, il va falloir que j'explore cette piste-là.

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mercredi, mars 14, 2018

Le premier

Le bébé dans le ventre de Maman n'est plus dans le ventre de Maman; il est dans ma maison. Avec Maman. Toujours collée sur Maman. Enfin presque toujours. Des fois, le bébé il est dans les bras de Papa et des fois, c'est moi qui la prend parce que c'est ma petite sœur, c'est notre bébé à tous les trois. Juste à nous trois.

Un matin, je me suis levé avec Papi pendant que Papa et Maman quittaient la maison. Oh, je me suis bien amusé avec Papi et Guy-Guy, ça ne me dérangeais pas d'être avec eux. Mais quand je pensais que c'était l'heure de revoir Maman et Papa, c'est Grand-Mamie qui est venue jouer avec moi et me préparer pour ma sieste. Elle est restée avec moi longtemps et m'a ensuite amené souper au restaurant où j'ai beaucoup joué dans les jeux et j'ai couru, couru le plus vite possible avec d'autres enfants que je ne connaissais pas. Mais ce n'étaient pas grave parce qu'ils savaient jouer, c'était ça l'important.

Et puis, au lieu d'aller faire dodo chez-moi, je suis allé chez Grand-Mamie. D'habitude, j'aime ça faire dodo chez Grand-Mamie, sauf que là, ça commençait à faire longtemps que je n'avais pas vu mes parents. Le lendemain, ça été long, long, long avant que Grand-Mamie ne me reconduise chez-moi pour que je puisse enfin voir ma maman et mon papa. Je n'avais plus du tout envie de voir Grand-Mamie ni de jouer avec elle. Je voulais mes parents un point c'est tout.

Et quand je suis arrivé à la maison, il y avait Maman couchée sur le divan avec un minuscule bébé tout fripé. Heureusement mon papa était tout là et il m'a pris dans ses bras pour me montrer le nouveau bébé qui n'était plus dans le ventre de Maman. Moi je trouvais ça bizarre parce que Maman elle a encore un gros ventre. Je n'étais pas trop certain de bien comprendre. En tout cas, ce soir-là, j'ai dormi dans mon lit à moi, et c'est Papa qui m'a raconté des histoires et chanté des berceuses. Ça faisait du bien.

Et les jours suivants, Grand-Mamie et Papi venaient faire des visites. Je ne voulais plus jouer avec Grand-Mamie, elle m'avait gardé chez elle trop longtemps. Et je lui disais: « Non toi, tu ne crends pas le bébé, c'est moi qui le crend ». Sauf que j'ai un problème : je ne peux pas bouder Grand-Mamie bien longtemps parce que je l'aime beaucoup trop pour ça. Alors quand elle est venue avec Tatie et qu'elle m'ont amené jouer dehors et faire des bonhommes de neige, j'ai un peu oublié que je n'avais plus envie de jouer avec elle. Après, on a fait plein de trucs intéressants juste Grand-Mamie et moi et j'étais bien content que ce soit elle qui me donne mon bain, mais je ne voulais pas du tout que Tatie joue avec nous par exemple. C'était non et je l'ai bien exprimé.

Je suis bien content de m'être réconcilié avec elle.

Finalement, la vie a repris son petit train ordinaire. Je suis retourné à la garderie et j'ai pu annoncé aux amis que ma sœur était née. La seule vraie différence c'est que lorsque j'arrive à la maison à la fin de la journée, il y Maman, Papa et Coccinelle pour m'accueillir.

Au bout du compte, c'est seulement une personne de plus à aimer. Je crois que je vais aimer m'y habituer.

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dimanche, mars 11, 2018

Demoiselle Coccinelle

Depuis quelques jours, je trouvais mon cocon pas mal serré. Un peu trop pour mon propre confort. De toute manière, j'étais curieuse de découvrir ce qu'il y avait en dehors de mon nid. Je me sentais enfin prête à faire le grand saut dans le monde. Je trouvais le moment bien choisi parce que mon grand frère était à la maison et Papa aussi. Tout le monde bien présent pour m'accueillir, je ne pouvais demander mieux.

J'ai donc signifié mon envie à Maman. Je crois qu'elle a immédiatement saisi la situation parce qu'elle me parlait tout plein en passant sa main sur son ventre distendu. C'est ainsi que tôt le matin du 7 mars, Papa et Maman sont partis pour la maison des naissances pendant que Papi restait à la maison avec Zazou. Ils se sont installés dans une jolie chambre ensoleillée de chaudes couleurs pendant que je préparais minutieusement ma descente.

Comme je suis une petite demoiselle pugnace et décidée, une fois le travail entamé, il n'était pas question qu'on interrompe ma sortie. On a fait ça en championnes Maman et moi. Elle a beaucoup crié, mais pas de colère, de douleur sans doute un peu, je n'avais pas beaucoup de place pour me frayer un chemin, je l'ai donc passablement bousculée et déchirée au passage, sauf que tous ces cris et toute cette douleur étaient remplis d'amour. Je me sentais immensément bienvenue et ça m'aidait à aider Maman dans ses poussées.

Et au bout de quelques petites heures, ma tête est finalement émergée du corps de Maman et j'ai été accueillie à l'extérieur par ses douces mains déjà tellement remplies d'affection pour moi que j'en ai pleuré de joie. On a passé une belle heure ensemble collées, collées. Puis Maman nous a quittés, Papa et moi, pour aller à l'hôpital. Elle avait besoin qu'on s'occupe un peu des traces de mon passage. Mais j'avais confiance qu'elle reviendrait et, de toute manière, j'étais en complète sécurité, lovée sur le corps de mon papa, peau contre peau, cœur contre cœur. Je l'entendais battre régulièrement, comme j'avais entendu celui de Maman pendant tous les mois que j'avais passé dans son ventre. C'était vraiment une belle musique.

Maman est revenue juste assez vite pour je puisse prendre une bonne tétée. On en a profité pour se faire un gros câlin familial juste à nous trois. Beau moment bien précieux parce que mes parents, toute ma vie, je vais les partager avec mon grand frère alors j'avais bien l'intention de profiter de chaque seconde de cette opportunité.

Alors voilà, je suis une petite Coccinelle fraîchement arrivée. Je ne connais pas encore beaucoup de gens, mais j'ai un grand frère immense qui me prend déjà dans ses bras.

Décidément, je crois que j'ai très bien choisi ma famille.

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dimanche, février 11, 2018

Mauvaise lune

Avoir deux ans en hiver, ce n'est pas si chouette que cela, je pense. C'est vrai quoi! Il me semble que, depuis mon anniversaire, je passe d'un rhume à l'autre avec presque pas de répit entre deux. Ce qui veut aussi dire que mon caractère est moins égal qu'en d'autres moments; mettons que j'ai les larmes de crocodiles faciles.

Quand je fais de belles siestes, je suis super de bonne humeur, il n'y a rien à mon épreuve et je m'amuse avec les amis de la garderie et avec mon papa. Ensemble, lui et moi, on construit des engins de gymnastique dans le salon (on mes les coussins des divans par terre pour que j'y fasse des culbutes) et aussi des cabanes pour que j'ai des coins bien cachés et secrets pour me dissimuler. Ça j'aime ça beaucoup. Une journée où j'étais de bien belle humeur, il m'a amené dans un centre de jeux et on a fait tout plein de choses super comme sauter dans des ballons. J'ai appelé Grand-mamie et Tatie pour le leur raconter, j'étais tellement content d'avoir fait cela avec lui!

Et deux jours plus tard, évidemment, un autre rhume m'est tombé dessus. Je ne suis même pas allé à la garderie pendant presque toute la semaine. Je suis resté avec Maman à la maison. Je n'avais pas le goût de faire grand chose, mes jambes me faisaient mal et je parlais avec une petite voix aiguë tout le temps en passant du rire aux larmes avant d'avoir le temps de dire ouf. Et je n'ai plus du tout de patience. Quand je demande quelque chose, je veux avoir la réponse tout de suite. Quand on me répond que quelque chose arrivera plus tard, je ne suis pas d'accord et je pleure.

Tenez par exemple, ce matin, je me suis réveillé très très tôt. Alors j'étais mort de fatigue au dîner donc j'ai chipoté dans mon assiette sans manger vraiment et je suis aller faire ma sieste. Et en me levant, je voulais être tout de suite dans la maison de Grand-mamie. Ça ne me tentait pas d'attendre tout le trajet en voiture. Alors je le criais à Maman qui s'impatientait un peu. Et je demandais constamment « Il est où Francis? » tandis que la réponse « en chemin » ne me satisfaisait pas du tout.

Chez Grand-mamie, tout ce que je voulais c'était d'être avec elle et personne d'autre. Je ne voulais pas qu'elle parle aux autres, j'étais là et je voulais que tout soit moi, moi, moi. Surtout, je voulais manger du poulet. J'avais faim. Même si les grands me disaient que le poulet n'était pas cuit et qu'il y avait des craquelins et de l'humus à manger en collation, je voulais le poulet et juste le poulet. Alors je chignais.

On a fini par manger le poulet, j'en ai pris trois assiettes et j'ai pris mon bain en chantant, parce qu'une fois ma bedaine bien remplie, je vais toujours pas mal mieux. Et puis je suis allé me lover entre mes parents sur le divan en chantant « Alléluia » de Léonard Cohen. C'est mal nouvelle chanson préférée et je trouve que c'est une bien belle berceuse pour m'endormir.

Dans l'auto j'ai gardé les yeux grands ouverts en fredonnant toutes sortes d'airs que j'aime. Après, je suis tombé comme une roche dans mon lit, bien content faire un beau gros dodo avant de profiter du prochain demain.

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jeudi, février 01, 2018

Je veux ça!

L'autre soir, on est allé souper chez des amis, mais avant on a fait un petit détour pour aller voir Tatie à son travail. J'avais très envie de la visiter : après tout, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus tous les deux. Mais quand on est entrés dans le magasin, mes yeux ont été attirés par toutes sortes de choses plus intéressantes les unes que les autres.

D'abord, il y avait de jolies figurines de dinosaures, de dragons et même de lions. J'essayais de toutes les prendre en même temps dans mes petites mains, mais je n'y parvenais pas très bien alors j'en déposais une par terre le temps d'attraper la suivante et ainsi de suite. En un rien de temps, je me suis retrouvé debout au milieu d'une mer de figurines tandis que Maman disait d'un ton un peu exaspéré : « Oh Zazou! Qui va ramasser tout cela maintenant? »

C'est à ce moment que Tatie est arrivée. Elle m'a fait un grand sourire et s'est penchée pour me parler, mais moi je me suis réfugié derrière les jambes de Maman, comme si je ne connaissais pas du tout Tatie. C'est que ce n'était pas l'endroit habituel où la voir, et dans les endroits pas habituels, j'aime juste Maman et Papa et peut-être aussi Grand-Mamie, mais elle n'était pas là.

Maman voulait qu'on aille voir des livres un peu plus loin, mais je n'en avais pas du tout envie. Autour de moi, il y avait tout plein de trucs à voir et à toucher juste à une hauteur parfait pour un petit garçon. Alors, je passais d'un étalage à l'autre, très concentré en appuyant sur le plus de boutons possible pour voir ce que cela allait déclencher. Des fois, c'était de la lumière, d'autres de la musique. L'un dans l'autre, tout était intéressant. En chemin, j'ai même croisé des toutous, dont un lion exactement comme le mien. Ils étaient très beaux et très doux, mais pas aussi intéressants que les jouets qui font de la lumière et du bruit.

Alors quand Papa a fini par venir nous rejoindre, Maman et Tatie sont parties regarder les livres. Cette activité ne me tentait pas tant alors je suis retourné là où ces jouets si intéressants étaient rangés. J'ai pris le premier à la hauteur de mes yeux et j'ai trottiné jusqu'à Papa en lui disant : « Je veux ça! ». Papa a dit non. Alors j'ai cherché Maman des yeux, mais je ne la voyais plus. J'ai un peu hurlé son nom jusqu'à ce qu'elle revienne près de nous et je lui ai dit : « Je veux ça! » Maman a aussi dit non en m'expliquant que le magasin ce n'était pas comme la bibliothèque et qu'on ne pouvait pas partir avec tout ce qu'on voulait parce qu'on le voulait qu'il fallait payer et que Maman et Papa n'avaient pas les sous à dépenser pour ça.

Mais moi, je voulais ça. Alors je le criais bien fort pendant que mon Papa m'attrapait d'une main ferme en me hissant presque à la hauteur de ses épaules tandis que je me débattais comme un joli petit diable hurlant : « Je veux ça! » Et le ça en question était resté dans la main de Tatie qui agitait l'autre en me faisant des bye-bye et en m'envoyant des bisous. Elle m'a dit: « Je t'aime » ce qui m'a un peu surpris, en tout cas assez pour que j'arrête de crier.

C'est bien gentil des « je t'aime », mais ce n'est pas ce que je voulais. Moi, je voulais « ça », mais ça a l'air que je vais devoir m'en passer.

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dimanche, janvier 14, 2018

Le téléphone

Maintenant que Noël est fini, à la maison, la vie a repris un rythme plus normal. Je ne passe plus autant de temps dans la voiture et surtout je ne suis plus constamment entouré de gens que ne connais pas beaucoup et qui me parlent quand je n'ai pas très envie de leur parler. Sauf que ça veut aussi dire que je ne vois plus beaucoup Francis et Tatie. Alors, je m'ennuie, un peu, d'eux.

Donc, quand je suis allé faire dodo chez Grand-Mamie vendredi, je m'attendais un peu à les y voir, même si je savais que ce serait juste moi, Grand-Mamie et Martini. J'étais un peu déçu, mais ce n'était pas grave parce qu'on s'amuse tellement ensemble Grand-Mamie et moi que je ne reste pas tristounet bien longtemps. On a fait des casse-têtes, on a écouter des jolies comptines et on les a chantées, on a lu des histoires et on a fait dodo dans le grand lit tous les trois.

Mais, je m'ennuie vite de Maman quand je me réveille le matin. Alors j'étais très content quand elle a appelé tout de suite après le déjeuner. On a fait un spécial de parler dans le lit de Grand-Mamie, ce qui veut dire que je pouvais garder ma suce parce que j'étais dans le lit. Je n'utilise la suce que pour les dodos, mais quand je m'ennuie de Maman et Papa parce qu'ils ne sont pas avec moi, des fois, la suce c'est comme un peu rassurant. Maman et moi on s'est fait plein de bisous et elle m'a dit qu'elle viendrait me chercher bientôt. Quand on a raccroché, j'ai vu la photo de Tatie et j'ai décidé de l'appeler.

Elle a répondu presque aussitôt. Elle a dit : « Allo? Allo? » Moi je ne disais rien parce que le téléphone était tout noir. Je ne comprenais pas et je l'ai dit à Grand-Mamie. Alors, dans l'écran noir la voix de Tatie a dit : « est-ce que c'est Zazou qui m'appelle? » Alors j'ai dit oui et Tatie a dit que c'était gentil de l'appeler. Puis j'ai dit : « Je ne la vois pas ». Grand-Mamie m'a alors expliqué que Tatie ne parlait pas au téléphone avec l'écran. Ça c'est vraiment bizarre. Mais tout d'un coup, elle est apparue. Fiou, j'étais enfin en pays de connaissance : en la voyant je pouvais lui parler.

Je lui ai raconté que j'avais chanté avec Grand-Mamie et que j'avais fait dodo avec elle et Martini. J'étais très content de moi, parce que je l'avais appelée tout seul et que je tenais le téléphone dans mes main. Tatie disait que ça bougeait beaucoup. Moi, je ne trouvais pas, je voyais toujours son visage dans l'écran. Sauf qu'elle elle disait qu'elle voyait le plafond. Étrange, étrange. Et puis Martini est venu nous rejoindre dans le lit et là, ça ne me tentait plus de parler au téléphone, j'avais beaucoup plus envie d'aller jouer avec mon ami. Grand-Mamie a dit à Tatie qu'on allait raccrocher et j'ai pesé tout seul sur le bouton pour fermer l'écran.

Après, j'ai glissé en bas du lit et je me suis mis à courir partout partout, parce qu'après une immobilité si longue, j'avais franchement besoin de me dégourdir les jambes. Et quand Maman est arrivée, j'étais très fier de pouvoir lui dire que j'avais appelé Tatie et que je lui avais expliqué comment ça marche, parler au téléphone.

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