Annuellement, ma vie
professionnelle atteint un pic de stress de tout acabit. Entre les
quantités astronomiques de trucs à mettre en marcher, les clients
qui sont de plus en plus irrités. Pas tous, bien entendu, mais on en
trouve toujours quelques uns, particulièrement verbeux qui s'y
prennent pas mal à la dernière minute et qui sont mécontents qu'on
ne puisse pas leur obtenir ce qu'ils désirent exactement, faute de
temps et de délais de livraison.
À chaque année, les
lego et les playmobil sont une source de chialage intempestif parce
que nous n'avons plus le titre à la mode, les plus ironiques sont
ceux qui nous disent que c'est de même à chaque année et qui n'ont
pas encore eu l'idée de venir les chercher un peu plus tôt dans la
saison. Et il y a toujours le livre de cuisine et le jeu de société
dont la popularité laisse pantois. Pour lesquels nous nous
retrouvons immanquablement en rupture de stock. Cette année, c'est
L'Osti d'jeu. Par chance,
nous avons échappé au livre de cuisine, mais le jeu, lui, on en
maque, évidemment.
Il
va sans dire que lorsque je retourne à la maison, j'ai besoin de
paix et de tranquillité. Sauf que mes voisins d'en haut, que je
n'entend jamais l'année durant, semblent avoir développé une envie
impérieuse de faire le plus de bruit possible en cette période de
l'année. On a le choix entre les partys qui s'étirent jusqu'à pas
d'heures ou les chicanes de couples qui sont au moins aussi
dérangeantes.
Leur
salon est immédiatement au dessus de ma chambre. Durant les deux
dernières fin de semaines, ils ont fait de petites fêtes. Assez
petites, selon leurs critères, pour ne pas se donner la peine
d'aviser le voisinage. Selon mon point de vue, par contre, il s'agit
de grosses fêtes qui m'obligent à me coucher avec des bouchons dans
les oreilles. Je déteste mettre mes bouchons lorsque mon cadran doit
sonner le lendemain matin, parce que j'ai toujours peur de ne pas
entendre ledit cadran. Et je suis une personne bizarre, je travaille
toujours la fin de semaine. Tôt, en plus. En fait, je déteste être
obligée de dormir avec des bouchons, ce n'est pas confortable pour
les oreilles.
Dans
ce genre de circonstances, quand j'arrive à dormir, mon sommeil est
tout sauf reposant. Je rêve sans cesse du magasin, je me réveille
en sursaut, aux heures, convaincue d'avoir manqué mon alarme et
d'être irrémédiablement en retard.
La
fin de semaine dernière, ils ont comme ajouté l'insulte à l'injure
parce que non seulement leurs invités étaient bruyants, pour dire
le moins; ils jouaient à L'osti d'jeu,
les maususses! Ce qui fait que non seulement ils étaient intensément
vocaux, en plus, ils tapaient du pied, juste au dessus de ma tête, à
toutes les fois où une réponses les enchantaient. J'avais le
sentiment d'être couchée en dessous d'un nid d'éléphants qui se
trémoussaient aux quinze minutes. Pas sympathique.
Avec
tout cela, je commence sérieusement à nourrir l'idée de prévoir
le coup, l'an prochain, et de leur envoyer un courrier recommandé
leur demandant de réduire le nombre de leur fêtes à une en
décembre, étant donné que j'ai quand même besoin de dormir sur
mes deux oreilles afin d'être fraîche et dispose pour mon travail.
Mais
comme aucun des deux ne daigne répondre à mes salutations polies
lorsque je les croise, je n'ai pas l'impression que mes efforts
porteraient leurs fruits...
*soupir*
Libellés : Digressions