Ah 2018, j'ai erré
pendant plusieurs jours à me demander que penser de toi. Tu auras
été, une année mitigée, même si
au bout du compte, je dirais que tu auras été très profitable. Pas
tant monétairement que dans tous les autres aspects de ma vie.
Tu
auras débuté, ou presque, par la très jolie fête d'anniversaire
de Maman, lors de laquelle nous avons, sans doute pour la dernière
fois, été capables de réunir quelques membres de la génération
précédant la sienne. Un beau et touchant moment qui l'avait
totalement prise par surprise et complètement réjouie.
Il
y a aussi eu l'arrivée de la Coccinelle, ma nièce, qui sourit avec
confiance au monde, heureuse d'y participer, sans urgence mais avec
une bonne détermination. Mais ça, évidemment, ce n'est pas au
cours de ses premiers jours que nous l'avons su, c'est tout au long
de l'année que nous avons tranquillement découvert une petite fille
qui aime aimer et qui se sent souverainement en sécurité du moment
où sa mère, son père ou son frère sont à portée de vue.
J'ai
aussi vu la fin d'une situation très toxique. Ce n'est pas de mon
fait, mais les aléas de la vie ont fait en sorte que cette épine
dans mon pied est tombée d'elle même. Je mesure chaque jour à quel
point c'était inconfortable, même si j'arrivais à sillonner dans
des eaux troubles sans vraiment laisser paraître l'étendue du
malaise dans lequel j'évoluais. Et ça fait un bien fou.
2018,
tu es aussi l'année où j'ai assisté au mariage d'un couple d'amis
que j'aime de tout mon cœur et qui ont célébrer leur union en
toute résonance avec ce qu'ils sont profondément. Pas de grande
messe, pas de robe hors de prix ni de réception à faire des jaloux.
Juste une belle cérémonie, vraie et apaisante dans un décors qui
leur ressemblait tant qu'on l'aurait cru créé pour eux.
Mais
tu auras aussi été une fin d'année mouvementé, pleine de sons de
toux un tantinet inquiétants et des heures glauques à l'urgence ce
qui comporte, bien entendu, des festivités de fin d'année un peu
chamboulées pour dire le moins. Tellement que j'ai eu bien de la
peine à remonter le fil des événements de l'année entière comme
si les deux dernières semaines étaient garantes de tout.
Mais
ce matin je me suis souvenue que ton plus haut fait aura été de me
voir m'établir toute seule dans un petit appartement. J'avais si
peur de m'ennuyer, si peur de ne pas savoir m'occuper de moi, de ne
pas être bien. Mais je me trompais. J'étais rendue à ce passage,
semblerait-il parce que non seulement je survis tout à fait
convenablement à ma solitude, mais en plus je la cultive. Je n'ai
même pas branché ma télévision, elle sert davantage d'accessoire
décoratif que d'objet de consommation. Je fais des casse-têtes, je
lis, je cuisine, je perds mon temps sur mon ordinateur ou sur mon
téléphone. Et lorsque je m'ennuie trop, je fais le ménage. En
somme, je me suis fabriqué un petit nid qui me ressemble et qui me
permet d'être juste bien où je suis.
Alors,
oui, au final, 2018 je dirais que tu auras été une année
enrichissante, même si je ne peux pas dire que c'était parfait...
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